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Nutriscore: une étude dégage un lien entre note basse et risque de maladies cardiovasculaires

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Une étude menée par des chercheurs français pointe le rapport entre la consommation d'aliments mal classés au nutriscore et le risque de développer une maladie cardiovasculaire.

La surprise n'est pas de taille. Des chercheurs français se sont penchés sur la corrélation entre la consommation d'aliments mal classés au nutriscore et le risque de développer une maladie cardiovasculaire, principale cause de mortalité en Europe occidentale. Des conclusions publiées dans la revue scientifique The lancet.

Lancé en 2017, le nutriscore est désormais bien connu des Français puisque le dispositif est mis en place sur des centaines de produits alimentaires, et ce, dans six autres pays.

Le principe du nutriscore est simple: les aliments se divisent en cinq catégories, entre le A-vert foncé qui renvoie à une qualité nutritionnelle élevée et le E-orange foncé qui correspond à une qualité médiocre.

Près de 350.000 personnes étudiées par les chercheurs

Pour ces scientifiques, issus de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (CRESS-EREN), de l’Inserm, l'Inrae, du Cnam, de l’Université Sorbonne Paris Nord et de l’université Paris Cité, pas de doute: il y a bien un lien entre le développement de maladies cardiovasculaires et la consommation de produits mal classés au nutriscore.

Les modes de consommations de 345.533 personnes ont été analysées. Parmi eux, 16.214 participants ont développé une maladie cardiovasculaire (dont 6.565 infarctus du myocarde et 6.245 accidents vasculaires cérébraux ou AVC).

"On a observé que les personnes qui avaient globalement consommés des aliments avec un moins bon nutriscore, donc une moins bonne qualité nutritionnelle, avaient plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires au cours du suivi et notamment des infarctus du myocarde ou encore des accidents vasculaires cérébraux", explique à BFMTV Mathilde Touvier, directrice de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l'Inserm.

Les industriels appelés à "jouer le jeu de la transparence"

Pour cette dernière, cette vaste étude, menée sur douze ans, renforce la pertinence du nutriscore. "D'un point de vue de santé publique, la démonstration de l'utilité de ce logo n'est plus à faire. On sait très bien que tous les signaux sont au vert pour montrer qu'il y a un impact positif sur la santé publique", poursuit la chercheuse. Une étude qui vient s'ajouter à plus de 140 publications qui ont déjà mis en exergue la validité du nutriscore.

Désormais, Mathilde Touvier espère que cette étude incitera les industriels à jouer le jeu du nutriscore, au nom de la santé publique. D'autant que l'algorithme du classement a été modifié, pénalisant davantage certains produits comme les yaourts à boire, de boissons végétales. Certaines marques se sont détournées du nutriscore, à l'instar de Danone.

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"Cette nouvelle étude montre bien (...) l'intérêt de santé publique d'avoir ce logo sur tous les emballages et donc pour ces industriels de jouer le jeu de la transparence pour les consommateurs."

Mais l'application du nutriscore n'est pas systématique puisque c'est la réglementation européenne qui prime. "Ces résultats fournissent des éléments clés pour soutenir l’adoption du nutriscore comme logo nutritionnel obligatoire en Europe", conclut Mathilde Touvier.

Caroline Dieudonné avec Matthieu Heyman