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Mécontent des nouvelles règles, Danone boycotte le Nutri-Score

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Le groupe alimentaire dénonce le classement des yaourts à boire en "boissons". D'autres marques contestent déjà le Nutri-Score

Vous voulez savoir si un yaourt à boire Danone, ou un Actimel est bon pour la santé? Ce ne sera bien plus possible. Le groupe Danone va supprimer toute mention du nutriscore sur ces produits dès ce mois de septembre.

Le géant de l'agroalimentaire est agacé des règles durcies concernant l'index lancé par les autorités. En cause, une mesure basculant les yaourts à boire dans la catégorie "boissons". La teneur en sucre d'un Actimel ou d'un yaourt Danonino - identique pour ce dernier à celle du yaourt en pot - les fait mécaniquement reculer aux dernières du Nutri-Score, en lettre D ou E.

Les boissons végétales sont également rétrogradées du fait de leur niveau calorique et de leur faible teneur en protéines et en fibres.

"Chez Danone, nous avons toujours soutenu la mise en place d’un étiquetage nutritionnel, interprétatif, transparent et cohérent et avons été pionniers en France en apposant le Nutri-Score sur nos emballages dès 2017", se défend Danone.

"Toutefois, la révision de l’algorithme [...] nous semble contestable d’un point de vue méthodologique : cette évolution apporte une vision erronée de la qualité nutritionnelle des produits laitiers à boire [...] et entraîne donc de la confusion auprès des consommateurs" indique encore le groupe.

D'autres marques s'en sont détournées

Danone assure qu’il continue de soutenir la mise en place d’un étiquetage au niveau européen "scientifiquement étayé" et qu’il travaille toujours à "proposer aux consommateurs des produits qui répondent le mieux à leurs besoins et qui leur permettent de se nourrir de la manière la plus équilibrée".

Mais le durcissement des règles pose problème à un certain nombre de marques : le fabricant bio Bjorg avait par exemple déjà tout retiré en 2023, avant l'entrée en vigueur de nouveaux critères qui auraient dégradé les notes de ses biscuits. Le groupe indique préférer mettre en valeur l'aspect social et environnemental de sa démarche.

Beaucoup d'autres opposants au Nutri-Score soulignent qu'il ne prend pas assez en compte les produits ulttra-transformés. L'ONG Foodwatch, l'association UFC-Que-Choisir ou encore des collectifs de scientifiques ont réclamé successivement la mise en place d'un indicateur obligatoire - à l'heure actuelle, seuls 26% des produits en rayons font apparaître le critère.

Selon IRI, l'enjeu commercial est important: les produits classés E étaient 3,6% moins bien référencés en rayons fin 2022, qu'un an auparavant.

Valentin Grille avec Pauline Tattevin et Gaëtane Meslin