Mpox: ce que l'on sait du premier cas du nouveau variant identifié en France

Un premier cas du nouveau variant de mpox a été identifié en France, ont annoncé ce lundi 6 janvier les autorités sanitaires, qui se veulent rassurantes sur le risque d'infection pour la population générale mais rappellent les mesures de prévention pour les publics cibles.
· Un premier cas de clade 1b en Bretagne
Le ministère du Travail et de la Santé a été informé "d'un premier cas humain de mpox de clade 1b sur le territoire national, en Bretagne. Les mesures de gestion recommandées ont été mises en place", a indiqué ce lundi à l'AFP le ministère de la Santé dans un communiqué, confirmant une information du quotidien régional Ouest-France.
"Le cas déclaré concerne une personne n'ayant pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents clades de virus mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b", précise le communiqué.
"Cette personne a toutefois été en contact avec deux personnes de retour d'Afrique centrale, les investigations sont en cours pour rechercher l'origine de la contamination et identifier l'ensemble des personnes contacts", ajoute-t-il.
"C'est exactement la même technique (que pour que le Covid)", explique sur le plateau de BFMTV le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV. Il faut pouvoir "verrouiller le cercle qui a été en contact avec ces deux personnes" qui reviennent d'Afrique centrale, ajoute-t-il.
D'après Ouest-France, la femme testée positive au mpox clade 1b est domiciliée en Bretagne et a été diagnostiquée au CHU de Rennes. Elle "se porterait bien", dit le quotidien sans citer de source.
En surveillance à l'hôpital, un patient soigné pour une contamination au virus mpox guérit en général en "trois à quatre semaines", selon notre spécialiste. "S'il y a besoin d'un traitement, il y a un médicament antiviral qui est possible mais qui n'est pas forcément utile".
· Le troisième cas importé en Europe, des contaminations "sporadiques" attendues
Le ministère rappelle que quatre pays de l'espace économique européen (EEE) ont recensé des cas de mpox de clade 1b depuis cet été.
Deux cas importés ont été identifiés, le premier en Suède en août dernier, l'autre en Belgique en décembre. Deux autres cas autochtones ont été enregistrés au Royaume-Uni, en octobre, et en Allemagne, en décembre.
Le risque d'infection par le clade 1b du Monkeypox pour la population générale en France et en Europe est considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), note encore le communiqué.
"Mais des cas sporadiques, en lien avec les pays de circulation virale plus intense, peuvent survenir. La survenue de ce cas en France a pu être rapidement détectée grâce au système de surveillance en place".
· Un variant plus dangereux et plus transmissible
Le mpox se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en 1970, la maladie est longtemps restée circonscrite à une dizaine de pays africains.
Mais en 2022, l'OMS déclenche son plus haut niveau d'alerte mondiale quand le clade 2b de mpox, alors appelé "variole du singe", dépasse les frontières de l'Afrique de l'Ouest, et notamment du Nigéria, pour provoquer une pandémie mondiale qui a touché de nombreux pays occidentaux dont la France.
L'été dernier, l'OMS a à nouveau émis une "urgence de santé publique de portée internationale", notamment en raison de la propagation du clade 1b, qui frappe l'Est de la RDC et les pays limitrophes. Ce nouveau variant est plus mortel, mais également plus transmissible que celui qui a provoqué la pandémie de 2022.
Parallèlement, une autre épidémie, provoquée elle par le clade 1, touche de nombreux enfants en Afrique centrale. En novembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décidé de maintenir son plus haut niveau d'alerte concernant l'épidémie, en raison de l'augmentation des cas et des pays concernés.
La République démocratique du Congo (RDC) est de loin le pays le plus touché par ce virus, anciennement appelé "variole du singe". En 2024, 215 cas de mpox, tous dus au clade 2b, ont été déclarés à Santé publique France, avec en moyenne 3 cas déclarés par semaine en fin d'année.
· L'importance de la vaccination
Les autorités sanitaires rappellent l'importance de la vaccination pour les publics à haut risque - dont les hommes ayant des relations homosexuelles avec des partenaires multiples, ou les travailleurs et travailleurs du sexe - et à titre réactif pour les cas contacts.
Les personnes ayant des liens étroits avec les pays d'Afrique centrale où circule activement le virus mpox peuvent également se faire vacciner, indiquent encore les autorités.
"Même les personnes qui ont été vaccinées contre la variole du singe dans les années 70 sont protégées", souligne le médecin Alain Ducardonnet sur BFMTV.
Si les vaccins disponibles ont été pensés pour répondre à la pandémie provoquée par le clade 2b, "on s'attend à ce que le vaccin soit efficace contre le virus clade 1b même si cela n'a pas été formellement démontré pour l'instant", estimait auprès de BFMTV.com Olivier Schwartz de l'Institut Pasteur en août dernier.