Moins de tabac, mais plus de cocaïne

Les jeunes boivent moins d'alcool et fument moins de tabac et de cannabis qu'en 2005. Mais leur consommation de cocaïne et d'euphorisants progresse de façon inquiétante.

Les jeunes semblent plus sages qu'avant... En 2008, la consommation d'alcool, de tabac et de cannabis est en baisse chez les jeunes de 17 ans par rapport à 2005. Or, ce sont les trois produits les plus consommés, et de très loin. Dans le cadre de la Journée d'appel de préparation à la défense, l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies a interrogé 40 000 jeunes Français de 17 ans.

Pour la 1ère fois depuis 20 ans, le cannabis baisse

Une barre symbolique a été franchie : désormais moins d'un jeune sur 2 (42%) a déjà fumé du cannabis à 17 ans. « Une baisse importante de la consommation du cannabis, pas intervenue depuis 20 ans », souligne Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (MILDT). Un résultat obtenu probablement en partie grâce à la lutte contre le tabac, qui aurait aussi dissuadé les jeunes de fumer du cannabis.

Cocaïne, héroïne et poppers... « à la mode »

En revanche, la consommation de cocaïne et d'euphorisants progresse chez une minorité de jeunes de 17 ans, et de façon importante (+30%) : en 2008 3,3 % d'entre eux ont déjà pris de la cocaïne (contre 2,5% en 2005). L'héroïne, elle, franchit le seuil de 1% d'expérimentation (1,1 contre 0,7 % des sondés en 2005). Tandis que l'ecstasy recule de 18% en 3 ans, les Poppers explosent : + 150 % en 3 ans. L'an dernier, 15 % des jeunes de 17 ans avaient essayé au moins une fois cette drogue. « Contrairement à l'ecstasy, passée de mode, la cocaïne a une image positive, elle est moins chère et plus disponible », explique le directeur de l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT), Jean-Michel Costes. Peu surpris par le décalage entre la représentation que les jeunes se font de cette drogue et la réalité, il poursuit : « Pour ces jeunes, la cocaïne reste encore la drogue de la fête, la drogue des milieux favorisés, huppés, alors qu'en réalité, elle est aussi, et si ce n'est davantage, consommée par des milieux défavorisés. »
Le gouvernement va lancer cet automne une campagne sur les dangers des drogues.

La rédaction, avec Yannick Olland