Mediator : l'Agence du médicament mise en examen pour négligence

L'Agence du médicament a été mise en examen mardi pour homicides et blessures involontaires par les juges enquêtant sur l'affaire du Mediator. - -
L'Agence du médicament a été mise en examen mardi pour homicides et blessures involontaires par les juges enquêtant sur l'affaire du Mediator. Soupçonnée de négligence entre 1995 et 2009 dans la surveillance de la dangerosité potentielle du Mediator, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ex-Afssaps) a été placée sous contrôle judiciaire en tant que personne morale, impliquant le versement d'un cautionnement de 100 000 euros, selon une source judiciaire.
Cette mise en examen était attendue après l’audition dans la journée par les juges en charge de l’affaire de Dominique Maraninchi, le patron de l’Agence du médicament.
Cascade de mise en examen
L'ANSM dit qu'elle apportera « sa pleine et entière contribution à la justice afin que puisse être établie toute la vérité à laquelle les victimes, leurs familles et les usagers ont droit ». Elle souligne que depuis la loi du 29 décembre 2011, les relations de l'Agence avec les industriels ont été « profondément modifiées ». En février, deux anciens salariés de l'ANSM soupçonnés d'avoir perçu des rétributions des laboratoires Servier avaient été mis en examen dans l'enquête.
Le président-fondateur des laboratoires Servier ainsi que six entités juridiques de son groupe ont été mis en examen en décembre dernier pour « homicides et blessures involontaires » dans le cadre de cette affaire. Jacques Servier, âgé de 91 ans, était déjà poursuivi depuis septembre 2011 pour « tromperie sur la qualité substantielle d'un produit, escroquerie et obtention indue d'autorisation », et ses sociétés pour les deux derniers chefs.
Le Mediator accusé d'être à l'origine de 500 à 2 000 décès|||
Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été prescrit pendant 30 ans, d'abord contre l'excès de graisses dans le sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009.
Il a causé de 500 à 2 000 décès, selon plusieurs études.