Malaise, tachycardie, AVC... L'Anses alerte sur les risques des compléments alimentaires enrichis en protéines

Des compléments alimentaires / Des Asuncloner - Flickr - CC Commons - -
Une nouvelle alerte. Dans un communiqué publié ce mercredi 17 juillet, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) met en garde contre les risques pour la santé des compléments alimentaires et aliments enrichis en protéines, acides aminés ou extraits de plantes.
Ces "prots" sont consommés notamment par les sportifs, mais pas uniquement, afin de développer la masse musculaire ou de réduire la masse grasse. Ces produits "sont traditionnellement utilisés par les culturistes, leur consommation tend à s’étendre", souligne l'Anses.
"Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l'alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés", ajoute-t-elle.
Des cas graves, jusqu'au décès
L'agence recense entre 2016 et février 2024, 154 cas d'effets indésirables déclarés à la suite d’une consommation de ces produits. Elle avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur ces produits en 2016, recensant alors 49 signalements d'effets indésirables depuis 2009, année de démarrage du dispositif national de vigilance.
Parmi ces 154 signalements, 18 sont considérés comme très graves dont deux décès et quatre personnes qui ont vu leur pronostic vital menacé. Ces effets indésirables sont, en effet, nombreux et divers.
L'Anses explique que "les effets cardiovasculaires sont les plus fréquents avec la survenue d’une tachycardie, de palpitations voire d'un arrêt cardiaque".
Elle mentionne également "des symptômes généraux tels que malaise, fatigue, fièvre, vertiges, des effets digestifs mais aussi neurologiques (accidents vasculaires cérébraux)".
Des produits interdits à risque pour le dopage
Autre avertissement de l'Anses: certains ingrédients présents dans ces compléments "sont interdits à la consommation notamment en raison de leurs nombreux effets indésirables sévères sur l'activité cardiovasculaire".
Ainsi, "leur présence dans les compléments alimentaires constitue ainsi une fraude et peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal ("contrôle positif") lors d'un contrôle antidopage".
"De plus, même s'il répond aux exigences réglementaires françaises, un ingrédient peut ne pas être autorisé par l'Agence mondiale antidopage (AMA)", écrit l'Anses.
La contamination par un complément alimentaire est de plus en plus souvent mise en avant pour justifier la présence d'un produit dopant dans les analyses de sportifs, comme dans du footballeur Paul Pogba.