Maladie de Charcot: "des altérations du sommeil" précèdent l'apparition des symptômes, selon une étude

Une soignante dans un couloir d'hôpital. (Photo d'illustration) - JULIEN DE ROSA / AFP
C'est "un pas de plus dans la compréhension des mécanismes en œuvre dans la maladie" de Charcot, selon l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ce mardi 4 février. Des chercheurs de cet institut et de l'université de Strasbourg ont "montré que les symptômes caractéristiques" de la maladie "sont précédés par des altérations du sommeil".
Dans leur étude, publiée dans la revue Science Translational Medicine, les scientifiques indiquent que "les troubles du sommeil seraient présents avant l’apparition de la déficience motrice et des problèmes respiratoires".
Ces travaux "mettent en lumière une nouvelle chronologie des symptômes (...), questionnant à nouveau les origines de la maladie, et notamment le rôle du cerveau dans sa genèse", selon Luc Dupuis, chercheur à l'Inserm et co-auteur de l'étude.
"Un léger espoir pour les malades"
Les scientifiques se montrent encore prudents sur certains points de leurs conclusions. "On ignore encore si ces troubles sont causés par des altérations des circuits cérébraux de régulation du sommeil ou déclenchés par des symptômes moteurs", écrivent-ils. Ces troubles du sommeil "peuvent être atténués en ciblant les neuropeptides (peptide utilisé par l'organisme comme neuromédiateur) impliqués dans la régulation du sommeil".
Les auteurs de cette étude rappellent que la maladie de Charcot est "est une maladie mortelle, entraînant généralement la mort par paralysie progressive et insuffisance respiratoire dans les 2 à 3 ans suivant l'apparition des symptômes".
Pour Luc Dupuis, ces travaux "représentent un léger espoir pour les malades, et ceux qui déclareront la maladie, en imaginant qu’agir sur les premières manifestations de celle-ci puissent ralentir sa progression extrêmement rapide."
Cette maladie "affecte aujourd’hui environ 8.000 patients en France avec une incidence annuelle proche de 2,5 pour 100 000 habitants", selon l'Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique. Ces derniers estiment que, d'ici 2040, une augmentation de 20% du nombre de malades est prévue en France.