Luc Montagnier, prix Nobel de médecine pour la découverte du VIH, est mort

Le virologue Luc Montagnier en novembre 2017 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Le virologue français Luc Montagnier est mort, a annoncé la mairie de Neuilly (Hauts-de-Seine) à BFMTV ce jeudi, qui a déclaré avoir reçu son certificat de décès. Sa mort avait été annoncée mercredi soir par le site France Soir et avait été confirmée jeudi par Libération.
Il est décédé mardi à l'hôpital américain à Neuilly-sur-Seine, à l'âge de 89 ans. Luc Montagnier était connu pour avoir découvert en 1983, avec d'autres scientifiques, le virus du VIH, à l'origine de la maladie du sida. En 2008, il avait reçu le prix Nobel de médecine pour récompenser cette découverte.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a salué ce jeudi dans un communiqué "les travaux du professeur Montagnier". "La France perd un immense chercheur", a également écrit la ministre sur Twitter.
Critiqué par ses pairs depuis plusieurs années
Ce scientifique avait toutefois été décrié par ses pairs dans les années 2000 pour certaines de ses théories. Dans un documentaire américain en 2009, il défendait par exemple l’idée qu’un bon système immunitaire permet de se débarrasser du VIH "en quelques semaines". Il avait également proposé de guérir le pape Jean-Paul II, malade de Parkinson, avec de la papaye fermentée ou de soigner les troubles autistiques, d’origine bactérienne selon lui, avec des antibiotiques.
En 2017 une centaine de membres des Académies de sciences et de médecine condamnent la position du virologue sur les risques supposés des vaccins.
"Nous, académiciens des sciences et/ou académiciens de médecine, ne pouvons accepter d'un de nos confrères qu'il utilise son prix Nobel pour diffuser, hors du champ de ses compétences, des messages dangereux pour la santé, au mépris de l'éthique qui doit présider à la science et à la médecine", écrivent-ils, comme le rapportait alors Ouest France.
Au cours de la crise du Covid, il s’était également opposé à la vaccination. Il a également affirmé en avril 2020 que le SARS-Cov-2 avait été fabriqué sur la base du VIH, ce qui n’a jamais été étayé scientifiquement.