Les produits d'entretiens dégradent la qualité de l'air au bureau

La qualité de l'air un bureau, un sujet trop peu étudié? (illustration) - Joe Raedle - Getty - AFP
La qualité de l'air au bureau fait l'objet de peu d'études alors qu'on y passe pourtant une bonne partie de nos journées. Les produits d'entretien utilisés pour nettoyer les bureaux peuvent avoir un impact sur la qualité de l'air dans ces espaces, rapporte une étude rendue publique par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur. "Comparativement au logement, le bureau n'a fait l'objet que de très peu d'études en matière de confort et de qualité de l'air intérieur", relève l'Observatoire. Il présente pourtant "de nombreuses spécificités" susceptibles d'avoir des effets sur la qualité de l'air, comme la "forte densité d'appareils bureautiques et de mobilier" ou "l'entretien quotidien des locaux".
L'utilisation de produits d'entretiens émetteurs de composés organiques volatils du type alcools, terpènes, éthers de glycols et autres cétones est fréquente dans les bureaux, constate l'Observatoire.
Changer les produits d'entretien
Dans neuf immeubles, il a comparé deux espaces, pendant six semaines. Dans l'un, aucun changement de produit d'entretien n'a été opéré. Dans le second espace, le produit initial a été remplacé par "un produit de nettoyage du sol contenant très peu de composés organiques volatils et sans parfum".
"Une diminution statistiquement significative des concentrations en aldéhydes", des irritants des voies respiratoires, a été constatée dans les espaces où le produit avait été changé. Le choix de produits d'entretien contenant très peu de composés organiques volatils et sans parfum permet donc "d'abaisser les concentrations en aldéhydes", souligne l'Observatoire. Selon lui, c'est la première fois que l'impact des émissions des produits d'entretien sur la qualité de l'air dans les bureaux est démontrée. En revanche, le changement de produit n'a eu "aucune influence" sur les composés organiques volatils, le dioxyde d'azote, l'ozone, les particules fines et ultrafines, "ces substances ayant d'autres sources prépondérantes que le produit d'entretien", relève l'étude.
Le bruit et l'air sec
L'Observatoire était partie prenante à un vaste projet de recherche soutenu par la Commission européenne, Officair, auquel ont participé treize partenaires de huit pays européens, achevé en 2014. Ce projet visait à acquérir des connaissances sur la qualité de l'environnement intérieur, la santé et le confort dans les immeubles de bureaux neufs ou réhabilités depuis moins de dix ans.
Il a montré que les concentrations de polluants "sont globalement faibles par rapport aux valeurs de référence" mais que la qualité de l'air "varie selon la saison", les concentrations de certaines substances, comme l'ozone, étant plus élevées en été. Par ailleurs, "les deux principales sources d'inconfort mises en évidence" par les réponses données à 7.441 questionnaires en ligne, "quel que soit le pays, sont le bruit généré par les occupants et l'air trop sec".