Les « grippe-parties » ont–elles un intérêt ?

Est-il judicieux et prudent de s'exposer au virus de la grippe A pour mieux y résister lors de l'épidémie annoncée à la rentrée ? « Oui mais... » répondent deux médecins.

Vous arrivez avec une bouteille...et vous repartez avec le virus ! C'est la mode outre-manche : Les grippes parties ou « flu parties » se développent de plus en plus. Les participants s'exposent volontairement au virus de la grippe A lors de soirées organisées avec des gens sains et d'autres malades... Objectif, avoir le plus de chances de contracter le virus maintenant pour mieux y résister plus tard...

Une immunité acquise

Martial Olivier-Koehret est le président du syndicat MG France, le syndicat des médecins généralistes. Si l'on participe à une "soirée grippe A" et qu'on attrape le virus, va-t-on être immunisé par la suite ? « Si vous l'attrapez, vous aurez une immunité. Est-ce qu'elle sera suffisante pour l'épidémie qui va arriver en septembre ou en octobre ? Voire est ce qu'elle sera suffisante si vous avez changé de pays ? On n'en est pas sûrs à 100%. Mais cette immunité acquise vous permettra d'être moins atteint lorsque l'épidémie va arriver. »

Pas de risque zéro !

Jean-Philippe Derenne, chef du service de pneumologie et réanimation à la Pitié Salpêtrière, à Paris donne également son avis sur cette méthode : « C'est très intéressant, mais il y a tout de même un certain élément de risque. Le virus actuellement tue une personne sur 1000 (ndlr : en fait 4 personnes pour 1000 depuis la découverte du virus). Est-ce que population est prête à ce sacrifice alors que peut-être demain, il n'y aura rien. Au niveau individuel pourquoi pas... mais c'est à ses risques et périls. Parce que c'est pas zéro risque ! »

La rédaction avec Steven Bellery