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Santé

Les élus vivraient moins longtemps que les candidats non-élus

Un bulletin pour les élections régionales françaises de 2015

Un bulletin pour les élections régionales françaises de 2015 - Thierry Zoccolan - AFP

Les dirigeants élus à la têtes des pays vivraient en moyenne presque 3 ans de moins que les candidats malheureux. De quoi consoler un peu ces derniers.

On le savait, remporter une élection n'a pas que des avantages. Mais on ne se doutait pas que cela pouvait nuire à la santé. Pourtant, être élu à la tête d'un pays pourrait augmenter le risque de mourir prématurément. Dans son édition de Noël qui offre son traditionnel lot d'études humoristiques ou insolites, la revue médicale britannique The British Medical Journal (BMJ) fait état d'une étude américaine originale: elle compare la survie de 269 présidents et Premiers ministres à la tête de 17 pays entre 1722 et 2015, à celle de 261 candidats non élus.

En pondérant avec différents facteurs (sexe, âge, espérance de vie au moment de la dernière élection...), les chercheurs sont parvenus à la conclusion que les dirigeants élus avaient vécu 2,7 ans de moins que les candidats non élus. Aux États-Unis par exemple, les présidents - certes un peu plus âgés que les perdants - ont vécu 12 ans en moyenne après leur dernière élection, tandis que les candidats ont survécu pendant 19 ans, précise Reuters.

Les auteurs de l'étude en concluent que les dirigeants élus "ont une mortalité accélérée de manière substantielle par comparaison aux candidats non élus" et qu'ils "peuvent effectivement vieillir plus rapidement". Cette augmentation de la mortalité "peut provenir d' une plus grande responsabilité et le stress de l'emploi" ainsi que d'une quantité de travail "plus intense", selon le principal auteur de l'étude, Anupam Jena.

Les résultats de l'étude ne doivent toutefois pas extrapolés, avertissent les auteurs, dans la mesure où elle porte quasiment exclusivement sur des pays européens, ainsi que sur les Etats-Unis et le Canada.

Les membres du Parlement britannique préservés

Dans une autre étude également publiée dans the BMJ, des chercheurs britanniques se sont pour leur part intéressés à la mortalité de près de 5.000 membres des deux chambres du Parlement britannique (Members of Parliament, MPs) comparée à celle de la population générale britannique entre 1945 et 2011.

Ils ont découvert que le taux de mortalité des MPs était inférieur de 28% à celui de la population générale, voire de 38% lorsqu'il s'agissait uniquement des Lords. Plus étonnant, l'écart de mortalité entre population générale et MPs s'est sensiblement accrue au cours de la période étudiée, avec une stabilisation à partir des années 2000. Quant au taux de mortalité en fonction des partis, les MPs Conservateurs étaient les plus favorisés, même si leur longévité accrue peut, selon les auteurs, s'expliquer par d'autres facteurs comme un niveau d'éducation ou socioéconomique plus élevé.

Les auteurs en concluent que "les inégalités sociales se portent bien parmi les parlementaires britanniques et qu'au moins en termes de mortalité, les MPs n'ont jamais été aussi bien lotis".

A. D. avec AFP