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Santé

Le gène qui rend la carotte orange identifié, un atout pour la santé

Des carottes bio. (Photo d'illustration)

Des carottes bio. (Photo d'illustration) - FRED TANNEAU - AFP

Des chercheurs se sont attelés au séquençage complet du génome de la carotte débusquant un gène responsable de l'accumulation de la carotène, des pigments aux larges vertus pour la santé, selon une étude publiée ce lundi dans la revue Nature Genetics.

"Nous avons découvert un gène qui conditionne l'accumulation de pigments de caroténoïde dans les racines de carottes", a annoncé Philipp Simon de l'université du Wisconsin à Madison aux Etats-Unis et coauteur de l'étude parue dans Nature Genetics.

Le carotène est un pigment orange présent dans les carottes et d'autres végétaux colorés, qui est converti par le foie en vitamine A, une vitamine essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. C'est également un anti-oxydant bénéfique pour la santé. Selon l'étude, le traitement de la carence en vitamine A est essentiel pour la santé mondiale. Le développement de sources de vitamine A durable doit donc être un des objectifs de l'optimisation des cultures.

Accélérer la sélection classique

"Les progrès des technologies de séquençage du génome vont permettre aux scientifiques de développer de nouvelles variétés de fruits et légumes dont la valeur nutritive sera améliorée", précise Philipp Simon. Après avoir identifié un gène et sa fonction associée, les chercheurs peuvent s'assurer de sa présence dans les générations futures et accélérer ainsi la sélection classique en choisissant les "bons descendants". "La sélection assistée par marqueurs sera une des utilisations les plus importantes du séquençage du génome de la carotte", a expliqué le chercheur.

"Application au-delà des légumes racines"

Une technique qui diffère des OGM, ce dernier revenant à insérer dans le génome de l'espèce cible un gène provenant d'une autre espèce, un échange qui ne peut pas se faire de façon naturelle. D'ailleurs, "actuellement, il n'y a pas de carottes OGM sur le marché mondial", a précisé le chercheur. Leur découverte pourrait également permettre de travailler sur une modification des gènes d'autres légumes grâce aux techniques d'édition du génome. Philipp Simon évoque notamment le manioc.

Des mutations génétiques similaires ont permis à certains fruits (citrouille et potiron, abricot ...), au cours de leur évolution, de pouvoir accumuler ces pigments "donc il peut y avoir une application au-delà des légumes racines", a noté le chercheur.

A.M avec AFP