La pollution de l'air cause chaque année 48 000 décès
C’est un "fardeau" sanitaire, "une espèce de mortalité invisible". Chaque année, la pollution de l’air due aux particules fines fait 48 000 morts en France, dont plus de 34 000 seraient évitables. Selon une étude rendue publique ce mardi, le poids sanitaire de cette pollution liée aux activités humaines comme les transports, l’industrie, le chauffage avec des énergies fossiles ou encore l’agriculture représente 9% de la mortalité en France métropolitaine.
Il y a quelques jours, un rapport de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) estimait que la pollution de l'air pourrait entraîner, dans le monde, 6 à 9 millions de décès prématurés par an d'ici à 2060.
Jusqu'à deux ans de vie perdus
Ainsi "le fardeau de la pollution de l'air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78.000 morts) et de l'alcool (49.000 morts)", souligne le professeur François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, l’organisme à l’origine de l’étude.
Cette pollution représente "une perte d'espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans", selon l'étude. La perte d'espérance de vie est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n'épargne pas les zones rurales (9 mois). La pollution représente une "espèce de mortalité invisible", remarque le professeur Bourdillon.
Sans surprise, la concentration des particules fines est plus élevée dans les grandes zones urbaines comme la région parisienne, le Nord-Est de la France et l'axe Lyon-Marseille.
L'exposition chronique plus dangereuse
Les pics de pollution pèsent moins sur la santé que l'exposition chronique. L'impact sur la santé résulte, à long terme, surtout de l'exposition au jour le jour à des niveaux de pollution inférieurs aux seuils d'alertes.
L'exposition à la pollution de l'air, notamment aux particules fines, contribue au développement de maladies cardiovasculaires, respiratoires ou encore neurologiques et de cancers. Elle favorise également des "troubles de la reproduction et du développement de l'enfant" explique Sylvia Médina, coordonnatrice du programme Air Santé.
34 000 décès évitables
L'amélioration de la qualité de l'air permettrait des bénéfices importants, selon les scénarios envisagés dans ce travail. Plus de 34.000 décès seraient évitables chaque année, si l'ensemble des communes de France continentale réussissait à atteindre les niveaux de particules fines des 5% des communes équivalentes les moins polluées.
La plupart des mesures visant à limiter la pollution de l'air dans les grandes villes sont prises lors des pics de pollution. Comme à Paris où le stationnement résidentiel peut devenir gratuit. Pour diviser la pollution de l'air par deux d'ici 2020, les voitures immatriculées avant 1997 ne seront plus autorisées à rouler en semaine dans les rues de Paris à partir du 1er juillet.