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Santé

La pilule contraceptive a permis d'éviter 200.000 cancers de l'utérus

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Selon une étude publiée mercredi par la revue The Lancet Oncology Journal, la pilule contraceptive constitue un élément protecteur contre le cancer de l'utérus (à ne pas confondre avec celui du col de l'utérus), et a permis d'éviter quelque 200.000 cancers de ce type au cours des dix dernières années dans les pays à haut revenu. Des nouveaux résultats qui pourraient redorer le blason des contraceptifs oraux, mis à mal par les polémiques autour des pilules de 3e et 4e génération en 2012.

Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs britanniques ont étudié 27.000 femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre dans 36 pays d'Europe, d'Amérique du nord, d'Asie, d'Australie et d'Afrique du sud. "L'effet protecteur important des contraceptifs oraux contre le cancer de l'endomètre persiste des années après l'arrêt de la pilule", souligne le professeur Valerie Beral de l'Université d'Oxford, qui a coordonné les travaux.

Un risque qui pourrait être diminué jusqu'à 50%

Elle ajoute que l'effet existe même chez des femmes qui n'ont pris la pilule que pendant quelques années et se prolonge bien au-delà de la cinquantaine, âge auquel le cancer de l'endomètre commence à se manifester. Selon l'étude, la prise d'un contraceptif oral pendant 5 ans réduirait le risque d'environ 25% d'avoir un cancer de l'endomètre avant 75 ans. Sa prise pendant dix ans diviserait pratiquement le risque par deux.

Mais des spécialistes rappellent que d'autres dangers existent

Cependant, dans un commentaire joint à l'étude, des experts de l'Institut de la santé à Bethesda rappellent que si ces contraceptifs peuvent avoir un effet bénéfique sur le cancer, ils accroissent le risque de développer certaines maladies cardio-vasculaires. "Le bénéfice-risque est beaucoup plus favorable pour les formules existantes faiblement dosées en oestrogène, mais le risque de formation de caillots dans les veines reste plus important chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux par rapport à celles qui n'en utilisent pas".

Le débat se poursuit également sur les risques accrus de certains cancers qui pourraient être liés à la prise de contraceptifs oraux. En 2005, l'Iarc, l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), estimait que la pilule était responsable d'une légère augmentation du risque de cancer du sein, du col de l'utérus et du foie mais avait un effet protecteur contre les cancers de l'ovaire et de l'endomètre.