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Santé

La consommation de sel dans le monde est deux fois trop élevée, l'OMS appelle à des "efforts massifs"

(photo d'illustration)

(photo d'illustration) - ANWAR AMRO © 2019 AFP

Selon un rapport la plupart des pays n’ont pas encore adopté de politique obligatoire de réduction du sodium, ce qui expose leur population à un risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres problèmes de santé.

L'OMS tire la sonnette d'alarme. L'objectif de réduction de 30% de l'apport en sodium fixé par les États membres à l'horizon 2025 est "loin d'être atteint", prévient l'organisation onusienne dans un rapport ce jeudi. Il est ainsi envisagé de le prolonger jusqu'en 2030.

"Le sodium, un nutriment essentiel, augmente le risque de cardiopathie, notamment d'accident vasculaire cérébral, et de décès prématuré lorsqu’il est consommé en excès", explique l'OMS.

La principale source de sodium est le sel de table, aussi appelé chlorure de sodium, mais d’autres condiments tels que le glutamate de sodium en contiennent également.

5% des pays mettent en œuvre des politiques satisfaisantes

Le rapport de l'OMS évalue la mise en œuvre des politiques de réduction du sodium par pays à l'aide d'une "carte de score des pays en matière de sodium" allant de 1 (le niveau de mise en œuvre le plus faible) à 4 (le niveau le plus élevé).

Seuls neuf pays, soit 5% des États membres, obtiennent une note de 4 et donc sont considérés comme disposant d’un ensemble complet de politiques recommandées pour réduire l’apport en sodium: l'Arabie saoudite, le Brésil, le Chili, l'Espagne, la Lituanie, la Malaisie, le Mexique, la République tchèque et l'Uruguay. La France, elle, obtient la note de 3.

Selon l'OMS, de telles politiques pourraient sauver environ 7 millions de vies dans le monde d'ici à 2030 et réduire la consommation de sodium de plus de 20%, ce qui permettrait de se rapprocher de l'objectif qui était fixé pour 2025.

Des objectifs de réduction

L'organisation onusienne propose ainsi quatre grandes mesures à mettre en place. Elle demande d'abord à reformuler les aliments pour qu’ils contiennent moins de sel et fixer des objectifs pour la quantité de sodium contenue dans les aliments et les repas.

Les pays sont également invités à établir des politiques publiques d’approvisionnement alimentaire dans les institutions publiques ou les lieux de travail, prévoir un étiquetage sur les emballages et, enfin, promouvoir la communication en faveur du changement de comportement et des campagnes médiatiques.

"Des efforts massifs sont nécessaires", prévient le rapport.

L’OMS appelle également les fabricants de produits alimentaires à fixer des objectifs ambitieux de réduction du sodium dans leurs produits.

Moins de 5 grammes par jour

"Une alimentation déséquilibrée est l’une des principales causes de décès et de maladie dans le monde, et la consommation excessive de sodium l’une des principales coupables", a déclaré le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

La consommation moyenne mondiale de sel est estimée à 10,8 grammes par jour, soit plus du double de la recommandation de l’OMS qui est de moins de 5 grammes de sel par jour (une cuillère à café).

Une consommation excessive représente le principal facteur de risque de décès lié à l’alimentation et à la nutrition. Comme le rapporte l'OMS, de plus en plus de données attestent des liens entre un apport élevé en sodium et un risque accru d’autres problèmes de santé tels que le cancer gastrique, l’obésité, l’ostéoporose et les maladies rénales.

Salomé Robles