L'Ile-de-France, premier désert médical de l'Hexagone
En dehors de Paris, une commune sur deux n'a pas de médecin généraliste et près de 4 millions de franciliens n'ont pas accès à un docteur. En dix ans, la région Ile-de-France a perdu 20% de ses médecins, ce qui en fait le premier désert médical du pays.
La Seine-Saint-Denis est l'un des départements les plus touchés par le manque de médecins comme l'indiquent les zones en rouge sur la carte ci-dessous:

"Les jeunes médecins n'ont pas envie de suivre le modèle de leurs ainés, faire 12 à 14H de médecine par jour, seul dans leur cabinet. Ils ont envie d'avoir un exercice regroupé. On sent qu'on est dans une période charnière où les cabinets isolés ne seront pas remplacés par de jeunes médecins", explique Elisabeth Belin, adjointe la mairie de Saint-Denis en charge de la santé.
"Les médecins ne veulent plus prendre de nouveaux patients"
Pour les consultations ponctuelles, trouver un rendez-vous semble moins difficile que trouver un médecin traitant qui pourra suivre le patient sur la durée: "Les médecins ne veulent plus prendre de nouveaux patients parce que leur file active est beaucoup trop longue et qu'ils en voient les limites", continue l'adjointe.
Dans les Hauts-de-Seine également, à Clamart, il faut attendre plus d'un mois pour obtenir un rendez-vous avec un généraliste. Quatre médecins qui exerçaient dans la commune sont partis, deux autres doivent partir à la fin de l'année, mais aucun n'a été remplacé. Résultat, les délais s'allongent:
"Quand vous avez un médecin qui avait 1500 patients qui part sans successeur, il faut bien trouver des médecins traitants pour ces patients", constate Jean-Paul Hamon, généraliste et président des Médecins de France.
Des centres de santé mis en place dans la région
Pour lutter contre ces pénuries de médecins, de plus en plus de centres de santé sont mis en place dans la région. Une initiative encouragée par l'Agence Régionale de Santé qui met des locaux à disposition:
"Ce sont à la fois des médecins, des infirmiers, des kinés. Ils décident de construire entre eux un projet de santé et nous les accompagnons en finançant un certain nombre de projets comme l'investissement dans les murs, généralement à hauteur de 250.000 euros", explique Didier Jaffre, directeur de l'offre de soin à l'ARS.
La région finance elle aussi une partie et les communautés de communes peuvent également aider, ce qui permet aux spécialistes de payer moins cher qu'ils ne le devraient.