"L'échantillon et son numéro d'identification ont été séparés": une patiente opérée inutilement en Suisse

Des échantillons de tests positifs au Covid-19 prêts à être séquencés à l'hôpital Henri Mondor de Créteil, en décembre 2021 (Photo d'illustration) - THOMAS SAMSON / AFP
Sarah Miesch, 32 ans, a été opérée inutilement en septembre 2024 à l'Hôpital universitaire de Bâle, en Suisse. En effet, suite à un prélèvement réalisé par le laboratoire de l'établissement, la trentenaire a appris que des cellules cancéreuses se trouvaient dans son col de l'utérus, dont une partie a dû lui être retirée. "J'étais hyper nerveuse avant l'opération. On allait m'enlever quelque chose de mon corps", a témoigné Sarah Miesch au média suisse SRF.
Mais alors que l'opération s'est déroulée sans encombre, la trentenaire a reçu un appel de l'Hôpital lui expliquant que son échantillon avait été malencontreusement échangé avec un autre patient avant l'intervention chirurgicale. "Pendant quelques secondes, l'échantillon et son numéro d'identification ont été séparés. Il peut alors y avoir une confusion si on traite plusieurs échantillons en même temps et qu'on n'est pas assez concentré", s'est justifié Alexandar Tzankov, responsable du laboratoire de l'Hôpital universitaire de Bâle.
Résultat de cette erreur : Sarah Miesch a subi une opération injustifiée, pouvant impacter sa santé et celle de son futur enfant. "Comme on m'a enlevé une partie du col de l'utérus, celui-ci est raccourci. Cela augmente le risque d'un accouchement prématuré en cas de grossesse. Ça me préoccupe beaucoup", a témoigné la trentenaire.
Une indemnité de 4.000 euros
"On a porté atteinte à l'intégrité corporelle de la patiente. Elle n'aurait jamais consenti à l'opération si elle avait eu les bons résultats de laboratoire", a défendu Martin Lutz, son avocat, spécialiste des droits des patients.
D'abord indemnisée à hauteur de 1.000 francs suisses seulement (soit 1.074 euros), Sarah Miesch a finalement vu son indemnité passer à 4.000 francs suisses (soit 4.298 euros). De plus, la femme de 32 ans verra les frais d'un éventuel accouchement prématuré couverts par l'assurance de l'Hôpital universitaire de Bâle.