Kiwi, sarrasin, avocat, mangue: 15 allergènes émergents épinglés par l'agence de sécurité sanitaire

Nouveaux plats, nouvelles allergies potentielles. L'évolution des modes de consommation entraîne dans son sillage l'émergence de nouveaux allergènes. Saisie par la Direction générale de la santé en 2015, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a dévoilé vendredi dernier son rapport sur l'actualisation des données relatives aux allergies alimentaires en France.
Avant toute chose, l'Anses recommande aux pouvoirs publics "d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires, ainsi que l’évaluation de l’incidence ou de la prévalence des allergies", afin de poursuivre suivre leur évolution et de mieux évaluer le nombre de cas.
Si les données actuelles sont insuffisantes "pour être représentatives de la situation nationale", l'Anses diffuse néanmoins une liste de 15 allergènes émergents. Sur les 1912 cas d'anaphylaxie alimentaire déclarés entre janvier 2002 et octobre 2017, ils sont la cause de 333 d'entre eux.
Certains de ces allergènes émergents ont d'ailleurs causé plus d'anaphylaxies que les 14 devant déjà être signalés aux consommateurs: fruits à coque, arachide, lait de vache, céleri, soja, sésame, moutarde, poisson, etc.
Pignon de pin, pêche, mangue, carotte...
C'est notamment le cas du lait de chèvre ou de brebis, recensé 60 fois (contre 51 pour le sésame ou 34 pour le poisson), ou le kiwi (34 cas), mentionné plus de fois que la moutarde (5). Le sarrasin, le pignon de pin, la lentille, le pois, la banane, l'avocat, la pêche, la figue, la mangue, la carotte ou la pomme figurent aussi parmi ces allergènes émergents. Le rapport relève aussi les anisakis, des vers parasites présents sur certains animaux marins.

On y trouve également l'alpha-galactose, présente dans la viande de certains mammifères: boeuf, porc, agneau, lapin, veau, cheval, kangourou, élan et certains gibiers.
"Le délai de survenue est beaucoup plus rapide si l’aliment en cause est un abat, particulièrement le rognon", précise l'Anses. "Parmi les cas recensés par le Réseau d'Allergo Vigilance, 47 % des patients avaient été mordus auparavant par des tiques", relève l'agence.
Pour un guide des bonnes pratiques à destination des médecins
Les aliments allergènes ne sont en effet pas toujours les seuls responsables d'un choc anaphylactique. "Dans les cas (...) rapportés par le RAV en 2016, il y avait présence d’au moins un facteur associé dans 32 % des cas", précise l'Anses. Cela peut être l'exercice physique, l'alcool, un anti-inflammatoire comme l'aspirine, des béta-bloquants, etc.
L'agence de sécurité sanitaire reste très prudente, rappelant encore une fois qu'en raison du manque de données et d'outils, "au plus, les valeurs rapportées ci-après permettent de disposer d’un ordre de grandeur de la prévalence des allergies alimentaires en France, en gardant à l’esprit que ces données sont étroitement liées aux conditions dans lesquelles elles ont été obtenues".
Elle recommande aussi la mise en place d'un guide de bonnes pratiques à destination des médecins, afin de pouvoir mieux informer les patients qui pourraient être concernés par ces allergènes émergents.