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Infections nosocomiales: les gestes pour éviter les risques dans les hôpitaux

Un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale

Un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale - BFMTV

Selon une enquête de Santé publique France, 4200 patients meurent chaque année d'une infection nosocomiale, c'est-à-dire contractée en milieu hospitalier. Dans les hôpitaux, les médecins doivent pourtant suivre des procédures strictes pour les prévenir.

Le chiffre a de quoi interroger: un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale, contractée dans un établissement de santé, selon une enquête nationale réalisée l'année dernière par Santé publique France. Ces infections, dont la proportion n'a pas diminué depuis 2012, sont surtout constatées dans les services de réanimation, qui soignent des patients plus vulnérables et exposés à des dispositifs invasifs (cathéter, assistance respiratoire, sonde urinaire) augmentant les risques. 

Pour éviter autant que possible les maladies nosocomiales, qui vont de l'infection urinaire gênante mais anodine à la pneumonie ou aux infections après chirurgie, l'hôpital Bichat-Claude-Bernard met à disposition des médecins du matériel à l'entrée des chambres de patients.

"En terme de prévention de l'infection, vous voyez qu'à l'entrée de la chambre il y a un flacon pour la friction des mains, des solutions hydroalcooliques, et de l'autre côté on dispose de tabliers, de gants et de masques", explique à BFMTV le professeur Jean-Christophe Lucet, chef du service hygiène de l’hôpital.

De fait, il existe un risque que les germes passent d'une chambre à l'autre et surinfectent les malades, d'autant plus quand ceux-ci sont déjà fragilisés. Les procédures à suivre peuvent d'ailleurs changer en fonction des pathologies, comme "pour les malades porteurs de ce qu'on appelle les bactéries hautement résistantes aux antibiotiques", poursuit Jean-Christophe Lucet. 

Des patients de plus en plus âgés

Mais comment expliquer que ces mesures ne suffisent pas à faire baisser le nombre de contractions de ces maladies? Certains spécialistes assurent que cela est en partie dû à l'âge de plus en plus élevé des patients hospitalisés, dont plus de la moitié a plus de 65 ans. Selon Pierre Parneix, président de la Société française de l’hygiène hospitalière, il y aurait aussi une nouvelle "défiance face à l'hygiène des mains":

"On a une certaine défiance face à l'hygiène des mains, aux solutions hydroalcooliques qui est spécifique à la France, donc beaucoup de contre-vérités passées sur les médias sociaux faisant craindre aux gens une toxicité de ces produits, ce qui est faux. Mais ça a impacté des professionnels qui craignent pour leur santé parfois, et qui disent maintenant 'non moi je ne veux pas les utiliser'. Donc je crois que cela aussi peut être un élément qui contribue, puisque l'hygiène des mains est quand même la première mesure de prévention des infections associées aux soins."

Face à ces résultats, Santé Publique France travaille à un nouveau réseau de prévention pour sensibiliser davantage les établissements de santé et les soignants. Mais une difficulté concerne encore le développement de la chirurgie ambulatoire. Les professionnels de la santé réfléchissent à des moyens de surveiller les patients qui sortent de l'hôpital dans la journée, après une opération.

M.P