AstraZeneca: pour le "monsieur vaccin" du gouvernement, il ne faut "pas s'inquiéter particulièrement"

Le professeur Alain Fischer, lors de la conférence de presse le 25 février 2021. - BFMTV
Autorisé le 2 février, suspendu ce lundi. Le vaccin d'AstraZeneca a été mis en veille après un mois d'utilisation dans la campagne de vaccination française. Une décision annoncée par Emmanuel Macron, qui emboîte ainsi le pas à plusieurs pays parmi lesquels le Danemark et la Norvège la semaine passée, mais aussi l'Allemagne, l'Italie, le Portugal et l'Espagne lundi, après les Pays-Bas et l'Irlande dimanche.
Les autorités françaises attendent désormais un avis des instances européennes pour trancher quant à l'utilisation du sérum mis au point par le laboratoire anglo-suédois et l'université d'Oxford. Sur France Inter ce mardi matin, le Pr Alain Fischer, chargé de la stratégie de vaccination par le gouvernement, s'est voulu rassurant.
Évoquant malgré tout un "coup dur" pour la campagne de vaccination, l'immunologue a expliqué que la décision avait été prise du fait "de nouvelles alertes venant de différents pays européens" concernant des "anomalies de la thrombose, un petit peu atypiques, qui suggèrent qu'il pourrait se passer un événement dans lequel le vaccin joue un rôle". "Dans cette situation, il est devenu raisonnable d'être prudent, donc d'interrompre", a ajouté le "M. Vaccin" de l'exécutif.
Une dizaine de cas en France
Une décision prise en vertu du caractère de ces anomalies, plutôt qu'à cause de leur "nombre qui reste faible par rapport au nombre de personnes vaccinées" avec le sérum d'AstraZeneca, a insisté Alain Fischer, qui dénombre une dizaine de cas en France - sans lien avéré pour l'heure avec la vaccination. Le médecin a également voulu tranquilliser les personnes ayant déjà reçu une dose du vaccin incriminé:
"Les événements observés l'ont tous été dans les dix jours qui ont suivi la vaccination, donc on peut penser déjà que pour ceux qui ont un délai supérieur, en tout état de cause, ne doivent pas s'inquiéter. Pour ceux qui ont été vaccinés très récemment, je dirais tout simplement d'être attentifs. S'il se passe quelque chose d'anormal, de consulter leur médecin. C'est du bon sens", a indiqué Fischer. "Il ne faut pas s'inquiéter particulièrement parce qu'en tout état de cause, le nombre de personnes concernées est petit."
"C'est le fait qu'il y a quelques cas très atypiques et troublants qui justifie cette pause et cette réflexion", a réitéré Alain Fischer. "Le début de la confiance, c'est la transparence, et nous sommes dans cette situation-là. Tout ce qui est connu est dit, les incertitudes sont exprimées", a-t-il fait valoir.