Hausse du nombre de refus de dons d'organes en France suite à un fait divers aux États-Unis

Greffe des mains (illustration) - AFP
L'inquiétude est de mise du côté de l'agence publique chargée du don d'organes en France. Ces derniers jours, les médias américains ont rapporté que, en 2021, un patient, considéré en état de mort cérébrale, s'était réveillé avant d'être prélevé. Une enquête a été ouverte, selon la presse locale.
"Le fait de véhiculer cette information est très préjudiciable et jette l'opprobre sur le don et la greffe d'organes en France", a regretté l'Agence de la biomédecine. Plusieurs médias français ont repris cette information au cours du week-end. Mais certains ont titré que l'homme s'était réveillé "pendant le prélèvement de ses organes", ce qui a provoqué un vaste mouvement d'inquiétude, selon l'Agence de la biomédecine.
Il est "impossible" que ce la se produise en France
"Nous avons (...) relevé une augmentation nette du nombre d'inscriptions sur le registre national des refus", a-t-elle signalé, estimant que, depuis la publication de ces articles, ces inscriptions étaient dix fois plus nombreuses que la normale.
Pourtant, la situation du patient américain "serait impossible en France", souligne l'Agence de biomédecine. Les procédures par lesquelles un patient est déclaré mort sont en effet très strictes. Réalisées par plusieurs médecins, elles prévoient une série d'examens, notamment par imagerie, qui ne laissent pas de place au doute.
Plusieurs anesthésistes ont aussi émis des doutes sur la fiabilité de cette information. "Des milliers de personnes sont en attente d'une greffe vitale en France, nous ne pouvons pas laisser circuler une information non vérifiée et si préjudiciable pour ces patients", a conclu l'agence publique.
Dans un communiqué distinct, la Société française de médecine de prélèvements d'organes et de tissus (SFMPOT) et la Société francophone de transplantation ont tenu à rappeler que la situation en France et aux États-Unis est "totalement différente".
"Le diagnostic de mort encéphalique est beaucoup plus sécurisé en France, où un cas similaire serait donc strictement impossible", a affirmé le Docteur Jean-Christophe Venhard, président de la SFMPOT.
Le don d'organes sauve des vies, mais ne se pratique que dans deux situations, encadrées par la loi: "le don du vivant pour le rein (dans le cercle familial ou pour ses proches)" et "le don sur personnes décédées, après un diagnostic rigoureux, sécurisé et transparent", ont précisé les sociétés savantes.
En France, 5.634 transplantations ont été réalisées en 2023, soit 139 greffes supplémentaires par rapport à 2022.