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Santé

Grippe: la vaccination, un acte de prévention pour tous 

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Chaque hiver, la grippe saisonnière touche des millions de Français. Afin d’inciter les personnes à risque à se faire vacciner, une nouvelle campagne est lancée cette première semaine d'octobre, et se prolongera jusqu'à fin janvier. Si la vaccination contre la grippe présente un bénéfice direct individuel, elle permet aussi une protection collective indirecte des personnes les plus vulnérables.

La grippe est une infection respiratoire aiguë due à un virus Influenza qui comprend essentiellement deux types, le type A et le type B. En France métropolitaine, l'épidémie survient chaque année au cours de l’automne et de l’hiver, et touche entre 2 et 6 millions de personnes. Selon les chiffres du ministère de la Santé, plus de 90% des décès liés à la grippe (9000 en moyenne chaque année en France) surviennent chez des personnes de plus de 65 ans.

C'est pourquoi le gouvernement lance chaque année une campagne de vaccination, dont l'édition 2017-2018 se déroulera du 4 octobre au 31 janvier prochain. L'Assurance maladie fait savoir que conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le vaccin grippal 2017 contiendra trois souches du virus: le A/Michigan/45/2015 (H1N1) pdm09 (nouvelle souche), le A/Hong Kong/4801/2014 (H3N2) (sans changement) et le B/Brisbane/60/2008 (sans changement).

"Le choix a été guidé par l’observation des virus qui ont circulé pendant la précédente saison grippale et qui sont les plus susceptibles de circuler de nouveau cet hiver", explique l'OMS. Ainsi, trois vaccins antigrippaux trivalents seront disponibles et pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie pour certaines catégories de personnes: l'Immugrip, l'Influvac et le Vaxigrip.

Limiter les complications

Cette campagne de sensibilisation vise à positionner la vaccination comme le premier geste de protection contre la grippe et souligne l’importance des mesures barrières, compléments indispensables. La maladie est en effet très contagieuse et se transmet par voie aérienne (projection de sécrétions par les postillons, la toux ou les éternuements), par contact rapproché avec une personne malade, ou par contact avec les mains ou des objets contaminés.

Elle est souvent considérée comme une maladie peu dangereuse, ce qui est le plus souvent le cas lorsqu’elle survient chez des sujets jeunes en parfaite santé. En revanche, certaines personnes dites "à risque" sont plus exposées aux risques de complications. En effet, la grippe peut être grave voire mortelle chez les personnes âgées ou atteintes de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes obèses ou les nourrissons.

Les populations fragilisées sont plus susceptibles de présenter une infection pulmonaire bactérienne grave (ou pneumonie) ou une aggravation d’une maladie chronique déjà existante (diabète, bronchopneumopathie chronique obstructive, insuffisance cardiaque...). "Lors de la saison 2015-2016, près de 80% des cas graves admis en réanimation avaient un facteur de risque. La vaccination reste donc la solution de prévention individuelle à privilégier pour les personnes à risque", précise le ministère de la Santé.

Se protéger, c'est protéger les autres

C'est pourquoi l'accent est également mis sur la vaccination comme acte de responsabilité individuelle: le vaccin réduit aussi le risque de transmission du virus et donc de contamination. S'il existe un consensus sur le fait qu'il est prioritaire pour les personnes à risque (11 millions selon Santé Publique France), les controverses sur les vaccins ne permettent pas une couverture vaccinale optimale: elle était insuffisante en 2016 avec moins d'une personne sur deux vaccinée, d'après l'Assurance maladie.

A titre d'exemple, le vaccin est recommandé pour l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois et chez tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque. La question de l'obligation vaccinale du personnel soignant contre la grippe avait d'ailleurs fait débat l'année dernière, après la mort de treize personnes dans une maison de retraite en janvier dernier. Après enquête, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait indiqué un faible taux de vaccination des résidents, mais aussi des soignants.

Attention à l'hygiène des mains

"Environ 2000 décès seraient ainsi évités chez les personnes âgées chaque année grâce à la vaccination lors des épidémies de grippe", souligne le ministère. La vaccination permet une protection dans les deux semaines qui suivent, ce qui explique pourquoi elle doit être pratiquée à l’automne (pour la France métropolitaine) afin de se protéger en amont contre l’épidémie hivernale qui suit. Outre la vaccination, il est essentiel que chacun mette en place une série de gestes simples destinés à limiter la transmission du virus.

Une bonne hygiène des mains doit être adoptée, un geste indispensable après s’être mouché, avoir toussé ou éternué, après avoir rendu visite à une personne malade, après chaque sortie à l’extérieur et avant de préparer les repas, de manger ou de nourrir les enfants. Les personnes malades doivent quant à elle porter un masque chirurgical (à acheter en pharmacie) pour éviter la diffusion des microbes. L’efficacité de chacune de ces mesures (vaccination et gestes barrières) est optimisée en les combinant.

Alexandra Bresson