Grippe: l'épidémie se poursuit en France, avec des disparités régionales

Un pharmacien vaccinant un patient contre la grippe en octobre 2020 à Paris - Ludovic MARIN / AFP
Dans son dernier bulletin sur la circulation de la grippe en France, Santé Publique France note qu'après "une nette augmentation des indicateurs de la grippe à partir de mi-décembre, suivie d’une diminution" début janvier, "l’activité grippale semble se stabiliser, voire à nouveau légèrement augmenter".
Le nombre de consultations pour syndrome grippal était ainsi en hausse la semaine dernière chez les médecins de ville, une augmentation "observée dans toutes les classes d’âge et plus fortement chez les moins de 5 ans et les 5-14 ans", note SPF.
Une "légère augmentation"
Une "légère augmentation" du nombre de passages pour grippe est également observée en milieu hospitalier, bien que "la part des hospitalisations pour grippe ou syndrome grippal parmi toutes les hospitalisations était stable" en semaine 3, soit du 17 au 23 janvier.
Les chiffres actuels, s'ils marquent toujours une hausse, restent bien en-dessous des épidémies des années précédentes (exceptée la saison hivernale 2020-2021). Lors des pics des hivers 2017-2018 à 2019-2020, le taux de positivité dépassait ainsi facilement les 70%. Il n'a, pour l'instant, même pas atteint la barre des 30%.

SPF note toutefois une particularité dans cette épidémie: "La part des enfants parmi les cas graves de grippe se situe toujours à un niveau nettement plus élevé que ce qui est habituellement observé (42% en 2021-22 versus inférieure à 15% de l’ensemble des cas lors des saisons précédentes)", note le rapport.
"Ces éléments pourraient être en faveur d’une sévérité de la grippe plus marquée chez les enfants cette saison, justifiant une vigilance particulière dans cette tranche d’âge".
Des disparités selon les régions
L'organisme note également que les situations sont assez variables selon les régions. En semaine 3, "les indicateurs de grippe et syndrome grippal étaient à la hausse en Provence-Alpes-Côte d’Azur justifiant un passage en phase épidémique". Ce alors que dans le même temps, l'Île-de-France est passée en phase post-épidémique.
"Dans les autres régions, l’activité grippale était soit en légère augmentation, soit stable en S03 par rapport à la S02", écrit SPF.

Côté outre-mer, Mayotte reste en phase post-épidémique, mais "aucun nouveau cas de grippe n’a été confirmé biologiquement" la semaine dernière. A La Réunion, toute alarme est levée. La Guyane passe en revanche en phase pré-épidémique, avec des indicateurs à la hausse en semaine 3.
"Tout relâchement" pourrait entrainer "une intensification de l’activité grippale"
Il est pour le moment difficile d'évaluer l'efficacité du vaccin antigrippal pour cette saison, écrit Santé Publique France, car plusieurs souches virales circulent actuellement en métropole, "et une majorité d’entre elles ne sont pas apparentées aux souches présentes dans le vaccin HN 2021-22". D'autre part, "les premières estimations de la couverture vaccinale au 30/11/2021 indiquent une couverture insuffisante".
Santé Publique France appelle donc à la vaccination contre la grippe et au respect des gestes barrières, car "tout relâchement des mesures de contrôle à l’issue de la 5ème vague de COVID-19 pourrait se traduire par une intensification de l’activité grippale".
