Grippe: l'épidémie est "exceptionnellement élevée" chez les enfants et continue de s'intensifier en métropole

Une employée de la maison de retraite Les Cazelles s'apprête à vacciner Emilienne Doutart, résidente de 88 ans, contre la grippe saisonnière à Bozouls, dans le sud de la France, le 14 octobre 2020 (photo d'illustration) - Lionel Bonaventure/AFP
Des indicateurs inquiétants. Selon le dernier bulletin de Santé publique France sur les infections respiratoires aiguës, publié ce mercredi 29 janvier, l'épidémie de grippe s'est fortement intensifiée dans l'Hexagone du 20 au 26 janvier comparé à la semaine précédente.
L'Agence nationale de santé publique constate "une hausse des indicateurs dans toutes les classes d'âge en ville et à l'hôpital" et note une "activité exceptionnellement élevée chez les enfants".
Cette tranche d'âge risque normalement moins de complications que les plus âgés.
"À l'hôpital, la part des hospitalisations pour grippe/syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes se situait à un niveau d'intensité très élevé chez les enfants et élevé chez les 15 ans et plus", est-il précisé. Pour les plus de quatre ans, environ un dixième d'entre elles sont liées à la grippe, une proportion jamais vue ces dernières années.
En médecine de ville, les indicateurs de la grippe sont en très forte augmentation, à tel point que SOS Médecin n'avait pas été autant accaparé par cette maladie depuis 2010, soit depuis 15 ans.
Une épidémie de nouveau en hausse chez les adultes
Alors que la situation semblait se stabiliser chez les adultes, soit chez les personnes âgées de 15 ans et plus, les cas de grippe sont repartis à la hausse atteignant de nouveau un "niveau élevé" à l'hôpital.
3.279 personnes ont été hospitalisées après un passage aux urgences pour un syndrome grippal, soit 4,5% de l'ensemble des hospitalisations. Si les 65 ans et plus représentaient 58% des hospitalisations, le niveau était aussi "très élevé chez les 0-14 ans".
40 enfants de moins de deux ans ont été admis en réanimation, 51 enfants de 2 à 17 ans, 383 adultes de 18 à 64 ans et 428 de plus de 65 ans.
"Parmi les 7 733 décès déclarés par certificat électronique, 7,1% l’ont été avec une mention de grippe comme affection morbide ayant directement provoqué ou contribué au décès", souligne Santé publique France. Ce sont les adultes qui enregistrent toujours une mortalité particulièrement élevée, notamment les plus de 65 ans.
L'agence de santé rappelle que "la vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la grippe et la COVID-19" - dont les indicateurs restent stables et à des niveaux bas. Notamment pour éviter les formes graves.
Au 31 décembre dernier, la couverture vaccinale contre la grippe était estimée à 49,8% chez les personnes âgées de 65 ans et plus, et à 22,7% chez les personnes âgées de moins de 65 ans "à risque de grippe sévère". Une couverture vaccinale inférieure à l'année précédente. À noter que la campagne de vaccination a été prolongée.
Toutefois, élément préoccupant: le vaccin anti-grippe semble cette année peu efficace chez les plus de 65 ans. Selon des données préliminaires, le vaccin n'est efficace qu'à 35% dans cette tranche d'âge, alors même que les autorités sanitaires essaient d'inciter le plus de personnes concernées à se faire vacciner.
La grippe circule cet hiver à un niveau sans précédent depuis plusieurs années, profitant en particulier de la circulation conjointe de plusieurs souches du virus. De nombreux hôpitaux ont déclenché des plans blancs pour mieux réagir à l'afflux de patients.