Grève des médecins libéraux: le ministre de la Santé "condamne fermement" le mouvement

Alors qu'une grève des médecins libéraux a débuté lundi, relayée par le mouvement Médecins pour demain, le ministère de la Santé a exprimé à BFMTV sa désapprobation vis-à-vis du mouvement.
"Le ministre condamne fermement l'appel à la grève lancé par certains médecins libéraux pendant cette période des fêtes de fin d'année", a indiqué l'entourage de François Braun.
Un contexte tendu
Un agacement justifié par le contexte actuel. Bien qu'il n'ait pas été relayé par les principales organisations syndicales, le mouvement ne peut que venir accroître la pression sur les services hospitaliers et d'urgences, déjà surchargés.
L'hôpital fait actuellement face à trois épidémies, de grippe, de Covid-19 et de bronchiolite, et ses personnels sont épuisés après trois ans de pandémie.
"Alors que notre système de santé affronte une situation exceptionnelle, compte tenu notamment de la triple épidémie qui se poursuit partout en France, cela fait peser une pression accrue sur des hôpitaux et services d'urgences qui se trouvent déjà dans une situation critique", souligne le ministère auprès de BFMTV.
"Il n'est pas acceptable que l'accès à la santé des Français soit ainsi mis à mal", poursuit le communiqué.
En plus des services d'urgences, le mouvement de grève augmente la pression sur SOS Médecins, service qui propose une médecine d'urgence à domicile. Lundi, le docteur Urfan Ashraf, vice-président de SOS Médecins, a indiqué que le service était débordé, avec parfois jusqu'à une cinquantaine d'appels en attente.
Doublement du tarif de la consultation
Parmi les revendications du collectif Médecins pour demain: le doublement du tarif de la consultation, qu'ils souhaitent voir passer de 25 à 50 euros. Une augmentation tarifaire qui permettrait, selon les médecins grévistes, de fluidifier les consultations, en employant une secrétaire.
Le mouvement de grève, qui est appelé à durer jusqu'au 2 janvier, résulte également d'une inquiétude concernant la liberté d'installation des médecins libéraux. Certains professionnels de santé s'inquiètent que cette dernière soit remise en cause par le gouvernement, qui souhaite lutter contre les déserts médicaux.
Le ministère de la Santé n'a d'ailleurs pas fermé totalement la porte à ces revendications, mais fustige la manière dont elles s'expriment, à savoir par un mouvement de grève. "Si le ministre reconnaît les difficultés et parfois l'épuisement de certains médecins libéraux, c'est dans le cadre des négociations qu'il convient d'en discuter", appuie le ministère.
Puis de poursuivre: "Ces négociations sont engagées selon une approche équilibrée de droits et devoirs qui seule permettra d’apporter des réponses aux besoins de santé des Français".