Gourde pour bébé, anneau de dentition, canette... L'UFC-Que Choisir veut interdire tous les bisphénols

L'association de consommateurs alerte sur les risques de ces substances chimiques en termes de perturbations endocriniennes, notamment chez les jeunes enfants et les femmes enceintes.

En France, l'usage du bisphénol A est interdit dans tous les contenants alimentaires. Toutefois, d'autres bisphénols sont utilisés en remplacement. C'est à propos de ces derniers que l'UFC-Que Choisir tire la sonnette d'alarme ce mercredi. L'association demande leur interdiction.

Selon elle, ces substances chimiques sont autant dangereuses pour la santé que le bisphénol A, notamment pour les jeunes enfants.

Perturbateurs endocriniens

Les bisphénols sont largement utilisés pour la fabrication d’objets du quotidien en plastique comme les textiles, les revêtements de boîtes de conserve ou encore les jouets.

L'UFC-Que Choisir, en se basant également sur des études menées par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ou l’Agence Européenne des Aliments (Efsa), alerte sur les risques de ces substances chimiques en termes de perturbations endocriniennes "avec des risques potentiels graves pour la santé humaine (fausses-couches, dysfonctionnements sexuels et reproductifs, retards cognitifs…)".

Danger pour les bébés

L'UFC-Que Choisir a trouvé la présence de ces composés dans des gourdes ou tasses pour bébé ou dans des anneaux de dentition.

"Ces derniers sont d’autant plus à risque qu’ils peuvent être mastiqués tout au long de la journée par les bébés", écrit l'association.

"Alors que les perturbateurs endocriniens sont plus particulièrement nocifs aux stades précoces du développement des enfants, il est scandaleux que de trop nombreux fabricants n’aient pas encore pris de mesures à la hauteur des potentiels risques induits par ces composés", dénonce-t-elle.

En outre, l'UFC-Que Choisir alerte sur "les produits alimentaires consommés par la mère".

"Les bisphénols continuent à être largement utilisés dans les vernis plastiques des contenants alimentaires", expliquent les experts, citant notamment des boîtes de conserve et des canettes de soda.

Interdiction "même à l'état de trace"

L'association de consommateurs déplore une réglementation européenne "particulièrement laxiste" sur le sujet, "puisqu’elle se contente d’interdire le bisphénol A pour les seuls produits destinés aux bébés, faisant l’impasse sur les emballages des aliments".

En France, le bisphénol A est bien interdit mais l'UFC-Que Choisir milite pour l'interdiction de tous les autres bisphénols utilisés en remplacement. "Les réglementations autorisent des niveaux de présence significatifs, alors que la capacité des perturbateurs endocriniens d’agir à très faible dose justifierait une interdiction même à l’état de trace", conclut-elle.

Salomé Robles