Formes graves, classes fermées et circulation du Covid: Alain Fischer justifie la vaccination des enfants

Le professeur Alain Fischer lors d'une conférence de presse gouvernementale en février 2021. - STEPHANE DE SAKUTIN
Depuis l'avis publié le 6 décembre par le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, la vaccination des enfants contre le Covid-19 semble imminente. Le texte assure en effet que "les indications de la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans paraissent réunies". Pour les enfants à risque de faire une forme grave, la campagne de vaccination, recommandée par la HAS débutera dès le 15 décembre, soit ce mercredi.
L'exécutif, notamment par la voix du Premier ministre Jean Castex sur France Bleu samedi, a déjà pris fait et cause pour l'extension de la campagne aux plus jeunes. Ce lundi matin, Alain Fischer, le "Monsieur vaccin" du gouvernement, a récapitulé sur France 2 les raisons justifiant la vaccination des 5-11 ans.
Trois raisons de vacciner les 5-11 ans
Le médecin a compté trois raisons de vacciner cette tranche d'âge. Premièrement, le risque pour les enfants de développer une forme grave de Covid-19. "Heureusement, c’est très rare mais il y a des formes graves dont on sait aujourd’hui qu’elles peuvent être prévenues par la vaccination", a rappelé Alain Fischer. Le scientifique a recensé "un peu plus de 100 enfants de moins de dix ans hospitalisés en France actuellement".
Son argumentation s'est ensuite portée sur la situation à l'école, où les suspensions de cours se multiplient au gré des contaminations, encadrées par le protocole sanitaire édicté par l'Education nationale.
"Il y a beaucoup de classes fermées et si on arrive à vacciner les enfants on va réduire l’absentéisme scolaire", a ainsi mis en évidence Alain Fischer.
Enfin, îlot non-vacciné au sein d'une population générale de plus en plus largement protégée, les enfants constituent désormais l'un des principaux vecteurs de transmission du Covid-19.
"Et puis les enfants participent de la circulation du virus. Aujourd’hui, ils sont probablement la source principale puisqu’ils ne sont pas vaccinés", a fait valoir Alain Fischer. "Incidemment, ils sont la preuve indirecte de l’efficacité de la vaccination".
Le pays disposant selon le spécialiste d'"1,9 million" de doses Pfizer destinées aux enfants, "aucune pénurie" n'est à redouter au cas où ceux-ci seraient appelés à se faire vacciner.
Une garantie attendue des Etats-Unis
Si Alain Fischer pilote la stratégie vaccinale contre la diffusion du Covid-19 en France, l'urgence sanitaire, sa gravité, le réduisent parfois à devoir naviguer à vue. "Il reste une condition à remplir et qui ne l’est pas encore à la minute où nous parlons, c’est de nous assurer de la sécurité complète", a-t-il estimé.
Certes, Alain Fischer a affirmé qu'il n'avait "pas vraiment d'inquiétude" sur ce point, mais pas question de s'en remettre à l'instinct. Avant de décider d'engager la vaccination des 5-11 ans, les autorités attendent par conséquent de bénéficier d'un peu de recul: c'est-à-dire, en l'espèce, de données en cours de compilation aux Etats-Unis où l'on inocule les enfants depuis le 3 novembre déjà. D'après le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, celles-ci pourraient être connues "dès la fin décembre".
