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Établissements scolaires fermés: un casse-tête pour les deux millions d'élèves d'Île-de-France

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Si les collégiens et lycéens franciliens pourront suivre des cours via des plateformes numériques, des syndicats pointent du doigt la difficulté d'assurer la "continuité pédagogique" voulue par Jean-Michel Blanquer.

À partir de lundi, ce ne sont pas moins de deux millions d'élèves et 650.000 étudiants d'Île-de-France qui ne pourront plus se rendre dans leurs établissements scolaires après l'annonce de la fermeture de toutes les écoles, collèges, lycées et universités françaises en raison de la crise du coronavirus.

Ces "vacances forcées" visant à limiter les risques de transmission du Covid-19 sur le territoire promettent d'être un vrai casse-tête pour les élèves et professeurs des 6800 écoles, 1150 collèges et 700 lycées que compte la région. Mais pour le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, la "continuité pédagogique" doit se poursuivre malgré ces fermetures, notamment grâce à la plateforme numérique du Centre national d'enseignement à distance (Cned).

Cours numériques et exercices maison

Les cours vont donc continuer tant bien que mal, mais selon une formule différente, comme celle qui sera appliquée au collège Saint-Exupéry de Vanves, où BFM Paris a pu s'entretenir avec des élèves et leurs professeurs.

Durant la fermeture de l'établissement, les collégiens devront ainsi rendre des exercices maison à des heures précises via une plateforme en ligne. L'emploi du temps sera adapté pour privilégier les matières dites "principales", comme les mathématiques et le français, et faire en sorte que les élèves aient au moins quatre heures de cours par jour.

Pour s'assurer que tous les collégiens de Saint-Exupéry pourront suivre ces cours à distance, les professeurs principaux les réuniront ce vendredi, de manière à vérifier qu'ils peuvent accéder à la plateforme en ligne.

Des écrans qui ne peuvent pas "remplacer les professeurs"

Si les cours en ligne peuvent en partie compenser la fermeture des établissements scolaires, le SNUipp, premier syndicat de l'enseignement primaire, s'inquiète de cette prise en charge insuffisante.

"C'est un peu étonnant que le ministre parle de continuité pédagogique. Alors oui, la continuité pédagogique est prescrite et l'administration doit faire en sorte que les élèves puissent apprendre. Mais il faut arrêter de penser qu'un écran ou que l'aide des parents puissent remplacer le travail d'un enseignant", a estimé Elisabeth Kutas, secrétaire départementale du SNUipp 75.

La représentante du SNUipp de Paris ajoute que "tout est à inventer", et que dans l'enseignement du 1er degré, les enseignants ne sont pas forcément formés aux pratiques numériques. D'autant que les familles ne disposent pas toutes des outils informatiques nécessaires.

"Ce serait mieux de parler des activités éducatives que les parents pourraient mettre en place dans la famille, par exemple se promener, bricoler, discuter, cuisiner", propose Elisabeth Kutas.

La secrétaire départementale du SNUipp note tout de même qu'il restera difficile pour de nombreux parents qui doivent travailler de s'occuper de leurs enfants le temps de la fermeture des écoles et autres établissements scolaires.

Une réunion de crise présidée par Anne Hidalgo se tient d'ailleurs ce vendredi à la mairie de Paris pour discuter de la mise en place des mesures annoncées par Emmanuel Macron en Île-de-France, notamment l'accueil des enfants.

Juliette Mitoyen