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Edulcorants : ce qu'il faut savoir sur ces sucres artificiels

Sous l’appellation "édulcorants intenses" sont regroupées des substances diverses, extraites de végétaux ou obtenues par synthèse chimique.

Sous l’appellation "édulcorants intenses" sont regroupées des substances diverses, extraites de végétaux ou obtenues par synthèse chimique. - iStock - Leonardo Patrizi

Aspartame, stevia... les édulcorants ont le vent en poupe car réputés pour aider à perdre du poids en diminuant l'apport en sucre. Mais ce bénéfice serait en réalité une idée reçue, comme le précise une récente étude.

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C'est une affirmation qui a la vie dure quand on parle des édulcorants: ils permettent de diminuer l'envie de consommer des aliments sucrés puisqu'ils sont considérés comme des sucres artificiels. Mais ce constat ne serait pas véridique, selon une étude de chercheurs de l'université de Lausanne. Ces derniers ont découvert une nouvelle population de neurones impliquée dans les mécanismes de régulation du glucose, qu'ils soupçonnent de jouer un rôle-clé dans le développement de l'obésité en cas de dysfonctionnement (surconsommation de sucre).

Le glucose est la source principale d'énergie que requiert le cerveau, qui a développé des mécanismes performants pour favoriser l'ingestion d'aliments qui en contiennent comme le fameux "système de récompense". Les chercheurs sont allés plus loin dans sa compréhension en découvrant l'importance de ce groupe de neurones chez la souris. Elles sont activées dans une région précise du cerveau par une diminution du glucose sanguin et interagissent avec le système de la récompense pour augmenter la motivation des animaux à chercher des aliments sucrés.

Quels bénéfices et quels risques pour la santé?

Mais pas n'importe lesquels: les aliments véritablement sucrés, soit les plus caloriques. Les chercheurs expliquent en effet que "l'activité de ces neurones est supprimée par l'absorption de glucose, mais pas par celle d'édulcorants ce qui maintient le besoin d'ingérer du sucre". "Ces découvertes sont à mettre en parallèle avec le constat que l'introduction d'aliments édulcorés n'a malheureusement pas permis de diminuer l'épidémie d'obésité qui sévit dans tous les pays industrialisés", conclut Bernard Thorens, directeur de l'étude.

Cette conclusion relance le débat sur les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants, qui peuvent être artificiels comme l'aspartame ou naturels comme la Stévia. S'ils présentent l'avantage d'apporter peu ou pas de calories, cela ne signifie pas qu'il est possible d'en consommer à volonté car l'Inpes* précise qu'ils "habituent les papilles au goût pour les produits sucrés". De son côté, l'Anses** met à mal deux idées reçues encore très courantes: leur intérêt n'a pas été prouvé sur le contrôle du poids ou sur l’incidence du diabète de type 2.

Mais elle n'a pas établi non plus de lien entre la survenue de risque (diabète type 2, cancers…) et leur consommation et estime simplement que "les éléments scientifiques ne permettent pas d’encourager la substitution systématique des sucres par des édulcorants". Faute de pouvoir se prononcer de manière précise sur l'aspartame, l'un des édulcorants dont l'innocuité fait le plus débat, l'Efsa*** recommande quant à elle de ne pas dépasser la dose journalière admissible (DJA) de 40mg/kg. La modération avec ces faux sucres est donc le mot d'ordre, tout comme avec le vrai sucre.

*Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

**'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail 

***'Autorité européenne de sécurité des aliments

Alexandra Bresson