Don d'organes: les réponses aux questions qu'on se pose le plus

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Qu'est-ce qui change en 2017?
Depuis le 1er janvier, un nouveau décret concernant le don d’organes et de tissus est appliqué en France. Ce décret ne modifie pas les trois grands principes de la loi de bioéthique qui sont le consentement présumé (nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus présumés), la gratuité du don, et l’anonymat entre le donneur et le receveur.
Mais comme le précise l'Agence de biomédecine, les trois modalités de refus sont précisées. Le principal moyen de s’opposer au prélèvement de ses organes et tissus après la mort est de s’inscrire sur le registre national des refus, possible en ligne. Sinon, il est également possible de faire valoir son refus de prélèvement par écrit et confier ce document daté et signé à un proche.
Dernière option: communiquer oralement son opposition à ses proches qui devront en attester auprès de l'équipe médicale. "De plus, le refus peut désormais être partiel, et ne concerner que certains organes ou tissus.", précise l'agence. Pour ce faire, il faut préciser sur le registre national des refus ceux qui ne doivent pas être prélevés.
Si je suis malade, est-ce que je peux donner mes organes?
Il n’existe pas de contre-indication de principe au don d’organes. Les personnes jeunes, âgées, malades ou en bonne santé sont des donneuses potentielles. Lors du décès, l’équipe médicale en charge du donneur évaluera, au cas par cas, les organes et tissus pour s’assurer de la qualité du prélèvement. Le prélèvement de certains organes peut aussi être envisagé chez des donneurs présentant des antécédents médicaux lourds et sous traitement médical.
Si le don se fait du vivant, les conditions médicales à réunir sont très strictes. Le candidat au don fait l’objet d’un bilan médical complet comportant des examens cliniques, radiologiques et biologiques. "On vérifie notamment s’il peut subir une intervention chirurgicale sans risque et s’il est porteur ou non de certaines maladies transmissibles.", explique l'agence.
Faut-il avoir une carte de donneur?
En France, la loi fait donc de chacun un donneur présumé. Il n’y a donc pas besoin d’avoir une carte de donneur pour le faire savoir. Cependant, certaines personnes peuvent ressentir le besoin de matérialiser leur engagement et souhaitent pour cela disposer d’un support tel que cette carte. Celle-ci peut par ailleurs leur permettre d’aborder plus facilement le sujet avec ses proches.
Cependant, elle n'a pas de valeur légale, comme le précise l'agence: "La carte ne doit pas être considérée comme l’expression officielle de sa volonté en faveur du don d’organes. Elle n’est d’ailleurs que rarement retrouvée par les équipes médicales au moment du décès." Ainsi, la carte de donneur ne peut pas remplacer la parole des proches.
Au moment du décès, avant d’envisager un prélèvement d’organes et de tissus, l’équipe médicale demandera la consultation du registre national des refus pour savoir si le défunt y est inscrit. Si ce n'est pas le cas, elle vérifiera auprès des proches qu’il n’a pas fait, de son vivant, valoir son opposition à l'écrit, voire à l'oral.
Comment s'opposer au don d'organe pour un enfant mineur?
En France, la loi indique que si la personne décédée est un mineur, le prélèvement d’organes et de tissus "ne peut avoir lieu qu’à la condition que chacun des titulaires de l’autorité parentale ou le tuteur y consente par écrit". En cas d’impossibilité de consulter l’un des titulaires de l’autorité parentale, le prélèvement d’organes et de tissus peut avoir lieu à condition que l’autre titulaire y consente expressément par écrit. Si l’enfant est âgé de 13 ans ou plus et qu’il souhaite s’opposer au don d’organes et de tissus après la mort, l'Agence de la biomédecine affirme qu'il peut s’inscrire sur le registre national des refus.
Est-ce que je peux choisir à qui seront donnés mes organes après ma mort?
Le don d’organes et de tissus est un geste altruiste et solidaire. Il n’est donc pas possible de choisir la ou les personnes qui pourront bénéficier de ce don post-mortem. Ainsi, l'Agence de la biomédecine indique qu'il est "primordial de pouvoir permettre à chaque malade en attente de greffe de bénéficier équitablement d’un greffon vis-à-vis de tous les autres patients en attente". L'attribution des organes dépend des priorités médicales et d'un certain nombre d'autres critères (distance entre le centre de prélèvement et le centre de greffe...).
Par ailleurs il s'agit d'un don anonyme, ce qui implique que le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur ne peut pas savoir qui sont les malades greffés mais peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande à l’équipe médicale qui l’a suivie. De son côté, la personne greffée ne peut pas connaître la famille du donneur mais il lui est possible d'adresser une lettre de façon anonyme.
Quelle est la différence entre le don à la science et le don à la recherche scientifique?
Le don du corps à la science revient à léguer son corps dans son entièreté à un établissement d’enseignement, la faculté de médecine, pour que les étudiants apprennent l’anatomie. Le corps n’est pas rendu à la famille et la déclaration de don, écrite en entier à la main, datée et signée, est faite par le donateur sur papier libre de son vivant. Pour faire ce type de don, il convient de contacter la faculté de médecine la plus proche comportant un service de don du corps.
Le don d’organes et de tissus à la recherche scientifique correspond quant à lui au prélèvement destiné à des laboratoires de recherche pour faire avancer les connaissances médicales (études et expérimentations). Comme pour le don d'organe, il est possible de s’opposer au prélèvement d’organes et de tissus pour la recherche scientifique en remplissant le formulaire d’inscription pour le registre national des refus sur le site dédié ou en téléchargeant le formulaire sur ce même site.