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Santé

Didier Raoult sort ses "Carnets de guerre Covid-19"

Le professeur Didier Raoult lors d'une conférence de presse à Marseille, le 27 août 2020

Le professeur Didier Raoult lors d'une conférence de presse à Marseille, le 27 août 2020 - Christophe SIMON © 2019 AFP

Le professeur Didier Raoult s'apprête à publier, jeudi prochain, un livre condensant ses vues et ses interventions depuis le début de la crise épidémique.

L'infectiologue et microbiologiste Didier Raoult publiera le jeudi 11 février un livre réunissant ses prises de position, ses analyses et ses interventions au sujet de la pandémie de Covid-19. L'ouvrage de près de 480 pages, intitulé Carnets de guerre Covid-19, se veut la dénonciation du "plus grand scandale sanitaire du XXIe siècle". C'est en tout cas ce que bombarde son éditeur Michel Lafon sur le bandeau ceignant le volume.

"Je n'ai ajouté ni retranché aucun mot à ce verbatim. Chacun peut juger sur pièce. Cela laissera une trace dans l'Histoire de ce qu'on peut faire et de ce qu'on ne peut pas faire dans des situations épidémiques de cette nature", lance le directeur de l'IHU Méditerranée Infection dans sa préface, citée par Le Parisien qui a chroniqué la parution ce mardi.

"Je ne sais pas s'il existera un vaccin"

Ces Carnets compilent les interventions enregistrées par le professeur de médecine pour YouTube ainsi que ses passages devant les commissions du Sénat et de l'Assemblée nationale. Didier Raoult y parle bien sûr de l'hydroxychloroquine - qu'il continue de défendre malgré les multiples études infirmant son efficacité - mais monte également d'autres chevaux de bataille.

Il recommande ainsi, plutôt que de s'en remettre aux seuls vaccins, d'équiper les Français en saturomètres afin qu'ils puissent contrôler eux-mêmes leur oxygène et n'arrivent pas trop tard, le cas échéant, à l'hôpital. Il développe d'ailleurs ses réserves quant au vaccin dans la postface:

"Je ne sais pas s’il existera un vaccin. Je suis accoutumé aux discours qui voient les vaccins comme la solution pour tout. Il y a des vaccins qui marchent, mais vous savez, ça fait trente ans que j’entends qu’on va avoir un vaccin pour le VIH, pour le paludisme, un vaccin pour remplacer le BCG."

"En plus avec un virus aussi variable que ça, un vaccin nécessiterait probablement de faire des associations de variants. (…) Je ne veux rien prédire, mais je ne suis pas sûr qu’on ait un vaccin miracle d’ici peu de temps", continue-t-il.

"Le devenir d’une épidémie n’est jamais prévisible"

Dans cette même partie du livre, il aborde aussi son manque d'inquiétude quant à la maladie au début de l'épidémie:

"J’ai eu l’occasion, depuis 1980, de voir de vraies épidémies et de fausses épidémies. Ce sont les fausses épidémies qui ont déclenché les réactions les plus violentes et qui ont entraîné des modifications majeures de notre perception des maladies. (...) J’ai toujours pensé qu’il fallait mieux guérir que prédire et qu’il vaut mieux observer que prévoir. (…) Le devenir d’une épidémie qui commence n’est jamais prévisible."

Il ajoute: "Dans ces conditions, je pense qu’il est inutile d’affoler la population. Quand on commence à être trop nerveux, on ne prend pas les bonnes décisions, je continue à le penser."

Le 22 janvier dernier, Didier Raoult a livré une interview à France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il y a expliqué le sens de sa démarche:

"J’ai fait ce livre pour mettre tout ce que j’ai dit, c’est un verbatim, tout est daté, tout est vérifiable. Il n’y a rien dont j’ai honte. Je ne me suis pas autocensuré. Tout ce que j’ai dit, c’était de bonne foi, avec l’observation qu’il y avait à ce moment-là"..
Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV