Des tomates cerises à l'origine de cas de salmonellose en France et en Europe?

Des tomates cerises (illustration) - AFP
C'est une étrange et silencieuse affaire qui touche toute l'Europe. À la date du 4 septembre 2025, ce sont 289 cas confirmés de salmonellose ayant une possible même origine qui sont à déplorer un peu partout sur le continent.
Les fautives présumées? Des tomates cerises de Sicile, porteuses de bactéries du genre des salmonelles. Une maladie qui peut provoquer des symptômes légers, des troubles digestifs, de la fièvre ou des vomissements, ou des formes graves voire mortels, comme l'a illustré le triste scandale des Kinder contaminés.
Depuis le mois de juin, 29 cas ont été enregistrés, dont un en France, selon l'ECDC, le Centre européen de contrôle des maladies. Depuis le début de l'épidémie, on compte au total 24 cas en France, mais aussi 59 cas en Autriche, 78 en Italie, 29 au Royaume-Uni et même 5 au Canada et 8 aux États-Unis.
L'agence européenne, qui évoque une "épidémie internationale" s'attend même à ce que ce nombre de contaminations puisse être "sous-estimé". Plusieurs cas sont ainsi en cours de vérification.
Questionnées, les autorités sanitaires françaises n'ont pas fourni davantage de détails sur les contaminations enregistrées sur le sol national. La Direction générale de l'Alimentation -pilotée par le ministère de l'Agriculture- se décharge au profit de Santé Publique France... Qui indique à son tour laisser le dossier aux mains de l'ECDC.
"Toutes les informations sur cette épidémie multi-pays sont coordonnées et publiées par l’ECDC. Nous n’avons pas davantage d’éléments; la coordination des investigations est suivie par l’ECDC qui détaille la démarche d’investigation et de suivi de ces épisodes récurrents au niveau européen", indique Santé publique France à BFMTV.
Une enquête en cours
Les tomates cerises siciliennes sont-elles les coupables? C'est ce qui découle des premières enquêtes épidémiologiques, qui doivent encore être approfondies. À noter que certaines personnes ayant présenté des symptômes l'ont fait à la suite d'un voyage dans ce pays. Mais pas toutes. Ainsi, "la plupart" des malades Allemands n'ont pas d'antécédents de passage dans le pays à la botte.
Les tomates cerises sont donc en haut de la liste des suspects, bien qu'il s'agisse d'une transmission peu orthodoxe. Comme le note l'Institut Pasteur, les contaminations se font à travers de l'eau ou des aliments contaminés, "surtout de produits à base de viande (volaille, bœuf), dont la charcuterie, d’œufs ou de lait cru, dont certains fromages".
Mais, toujours selon l'institut de référence, "la contamination d’aliments d’origine végétale, s’ils ne sont pas bien lavés ou cuits avant consommation, peut aussi être la source d’une infection".
"Il est recommandé (...) de poursuivre les investigations afin de vérifier si les petites tomates provenant d'Italie sont le vecteur de l'infection dans les nouveaux cas", pointe l'ECDC dans son rapport.
"Aucune alerte alimentaire" en France
Si la piste des tomates se confirme, peut-on toujours les retrouver dans les rayons des grandes surfaces françaises? Ce point est particulièrement flou. Les produits contaminés continueraient d'être distribués "au-delà de l'Italie" selon l'agence européenne.
Sollicité par BFMTV, le ministère de l'Agriculture indique pour sa part que la France n'a reçu "aucune alerte alimentaire (aucun retrait, aucun rappel de produits) relevant de cette enquête (...) Le cas échéant, les retraits et rappels de produits seraient engagés en France en fonction des informations reçues par les pays expéditeurs des produits contaminés".
Les autorités françaises précisent encore que les investigations ont lieu, à ce stade, en Italie. Dans le doute, mieux vaut bien rincer ses tomates cerises avant de lancer un apéro.