Des chercheurs veulent évaluer le risque de mortalité d'une personne grâce à une simple prise de sang

L'analyse de sang permettrait d'évaluer l'espérance de vie d'une personne grâce à neuf marqueurs biologiques. (Photo d'illustration) - Fred Tanneau - AFP
La quête ne date pas d'hier: élaborer une méthode d'analyse de sang qui permette de déterminer l'espérance de vie d'un individu en fonction de son métabolisme, les facteurs de comparaison pouvant varier.
Cette fois-ci, des chercheurs américains se basent sur neuf marqueurs biologiques présents dans le sang pour calculer l'âge "biologique" du corps d'une personne, rapporte le quotidien britannique The Guardian. L'âge obtenu est alors comparé avec l'âge "réel", c'est-à-dire le nombre d'années qui séparent une personne de sa naissance. Si cet âge biologique (ou "phénotypique") est plus élevé que l'âge réel, l'individu vieillit plus vite que la moyenne et présente plus de risques de contracter des maladies et de mourir prématurément.
"Cela mesure quel âge vous avez d'un point de vue physiologique", explique au Guardian Morgan Levine, pathologiste à l'université de Yale et co-auteure de l'étude. "Vous pouvez avoir 65 ans, mais physiologiquement vous avez plutôt 70 ans, et donc un risque de mortalité d'une personne de 70 ans", illustre-t-elle.
La chercheuse relate que même parmi des personnes présumées en bonne santé, qui ne présentent pas de signes de maladies, des différences entre leur âge réel et leur âge phénotypique peuvent être décelées.
Pour mettre au point ce test, les scientifiques ont étudié 42 mesures cliniques différentes, dont le nombre de globules blancs ou les taux de glucose et d'albumine sanguine, liées à des dossiers médicaux, des indications sur le style de vie et des registres de décès. Dans un premier temps, ils ont utilisé les données de 10.000 personnes pour identifier les mesures les plus en lien avec l'espérance de vie. Après avoir identifié neuf marqueurs biologiques, ils ont élaboré un test qu'ils ont validé auprès de 11.000 autres personnes.
Les femmes semblent vieillir plus lentement
Les chercheurs ont constaté que plus l'âge biologique d'une personne était élevé par rapport à son âge réel, plus ses risques de mourir prématurément augmentaient. Entre 50 et 64 ans, un quart de ceux qui vieillissaient plus vite sont morts dans les dix années suivants, contre un cinquième de ceux vieillissant plus lentement dans les 65-84 ans, relève le Guardian. En outre, les auteurs de l'étude ont constaté que les femmes semblaient vieillir plus lentement.
Le rôle de l'étude et de l'élaboration de ce type de prise de sang n'est pas de faire paniquer inutilement. "Le plus gros avantage est d'être capable désormais de dire si quelqu'un est 'à risque' et de lui conseiller de vérifier régulièrement qu'ils ne développent pas telle ou telle maladie", explique Morgan Levine au Guardian.
Grâce aux résultats de ce test, les médecins pourraient également être en mesure d'identifier les facteurs à risque dans le mode de vie de leurs patients et de mieux les orienter.