Dans les maternités, la pénurie de sages-femmes s'intensifie
La pénurie de sages-femmes s’aggrave dans les hôpitaux. Si la crise n'est pas nouvelle, de nombreuses maternités ont du revoir leur organisation depuis le début de l'année. "Chaque jour, on vérifie les plannings, on essaie de trouver du monde: c’est un tétris!" déplore Céline Chatelier, sage-femme cadre à la maternité des Bluets, à Paris. Dans cet établissement, 20 à 30 % des postes sont vacants.
Brice Martin, directeur de la maternité des Bluets reçoit bien des candidatures, mais la plupart sont pour des vacations. Or, le nombre de CDI manque. Désormais, le manque de personnel a une conséquence sur la qualité des soins.
"On a dû réduire la prise en charge de nos femmes, notamment dans les consultations. Avant, on prenait en charge les femmes enceintes à partir du sixième ou septième mois. Maintenant, on est au huitième mois", explique Brice Martin.
Une problématique nationale
Trop faible rémunération, manque de reconnaissance: les raisons de la désaffection pour le métier sont diverses, et les représentants de la profession en appellent désormais au gouvernement.
"Il faut que les pouvoirs politiques et que tous les professionnels de la santé des femmes se mettent autour d'une table. Il faut organiser des états généraux de la santé des femmes", affirme Isabelle Derrendinger, présidente du Conseil national de l'ordre des Sages-femmes.
"Il faut absolument que les pouvoirs politiques reconnaissent enfin le caractère médical et valorisent statutairement le rôle des sages-femmes en France."
La maternité des Bluets n'est pas la seule touchée par la crise. Selon nos confrères du Parisien, une sage-femme sur trois manque à l’appel dans les maternités de la Seine-Saint-Denis. Dans la Nièvre, trois maternités ont fermé leurs portes en 15 ans. La dernière du département, située à l’hôpital de Nevers, est en grande difficulté.