Les sages-femmes alertent sur une "situation très préoccupante" dans les maternités cet été

C'est un été difficile qui s'annonce pour de nombreuses sages-femmes. Et pour cause, certaines maternités, publiques comme privées, manquent de bras, ce qui amène certains hôpitaux à fermer des lits voire des services entiers, alertent les professionnelles. Pourtant, 120.000 bébés sont attendus pour cet été.
Pour prêter main-forte à ses collègues, Pantéa Mask-Ferry, sage-femme dans un hôpital privé et en libéral, a ainsi réduit ses vacances.
"Quand un travail qui doit être effectué par quatre sages-femmes est effectué par deux, vous imaginez les charges de travail et l'épuisement de l'équipe" déplore-t-elle auprès de BFMTV.
Des effectifs réduits qui, selon elle, peuvent mettre en danger les futures mamans et de leurs bébés. "Lors de ma dernière garde, une patiente a failli accoucher avant terme dans le couloir", affirme Panthéa Mask-Ferry. "C'est une situation très préoccupante".
Le risque d'un été "dramatique"
La profession tire la sonnette d'alarme à l'approche du cœur de l'été. "Sans réaction des autorités, l’été 2021 pourrait être dramatique" a ainsi alerté le Conseil national de l'Ordre des sages-femmes qui voit dans ce déficit de main-d'œuvre "un enjeu de santé publique majeur".
Pour Anne-Marie Curat, présidente de l'Ordre des sages-femmes, ce manque de bras est lié à la faible attractivité de la profession. "D'habitude ce sont les étudiants ayant fini leurs études qui assurent les remplacements, mais il y a tellement peu d'attractivité dans les maternités que même ces nouvelles sages-femmes refusent car il y a des emplois très précaires, rémunérés sur la base d'anciennes grilles salariales très désavantageuses et ils sont rarement titularisés", explique-t-elle à BFMTV.
Une situation tendue qui a des conséquences sur la santé des sages-femmes. Selon une étude du Collège national des sages-femmes, publiée en juin 2020, 42,3% des cliniciennes salariées, 31% des libérales et 37,5% des enseignantes souffraient de burn-out l'année dernière.