D'abord ouvert pour trois mois, le numéro vert "Psy Île-de-France" se pérennise

Début avril, peu après le début du premier confinement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, le GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, l'ancien hôpital Sainte-Anne, situé dans le 14e arrondissement de Paris, lance dans l'urgence un numéro vert destiné à ses patients et à leurs proches.

Neuf mois plus tard, alors que les troubles psychologiques augmentent considérablement tant l'épidémie perdure, la plate-forme d'écoute s'est pérennisée et s'est élargie. Désormais, le numéro d'appel gratuit est ouvert à tous, 7 jours du 7, de 13 à 21 heures.

Au total, les répondants de "Psy Île-de-France", tous des professionnels de la psychiatrie, reçoivent une quinzaine d'appels chaque jour. Pendant une vingtaine de minutes, ils écoutent, rassurent, conseillent leurs interlocuteurs et le cas échéant les orientent vers d'autres professionnels.

"On a pas mal de personnes qui sont complètement novices du milieu psychiatrique, qui n'ont jamais parlé à quelqu'un", explique Valentin Amilastre, infirmier psychiatrique. "Parfois, c'est plus simple de parler à quelqu'un par téléphone qu'en face à face."

Lors de l'entretien téléphonique, les infirmiers font une première évaluation de l'état psychique de leur interlocuteur. Dans environ 20% des cas, ils leur proposeront ensuite un rendez-vous avec une psychologue. "Si on voit que quelque chose peut être approfondi et pourrait soulager davantage la personne, on l'oriente vers une psychologue du service", poursuit Valentin Amilastre.

Une "mini-thérapie" de trois séances

Raffaela Cucciniello, l'une de ces psychologues reçoit ainsi de nombreux patients en état de souffrance psychologique induit par les confinements successifs et les mesures liées à la lutte contre le coronavirus. "Certains me disent: je suis dans une impasse, j'ai perdu mon travail, j'ai peur de perdre mon travail, ma situation familiale ne me convient plus et je m'en suis rendu compte avec le confinement", détaille-t-elle.

Aujourd'hui, 30 à 40% des appelants n'ont aucun antécédent psychiatrique, note enfin Dr Liova Yon, psychiatre et superviseur de Psy Île-de-France. Mi-novembre, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, alertait sur une augmentation importante des états dépressifs. Une situation qui risque encore de se dégrader alors que la France est entrée ce samedi en couvre-feu dès 18 heures.

"Psy Ile-de-France" : 01.48.00.48.00, appel gratuit.

Cyrielle Cabot Journaliste BFMTV