Covid-19: une étude confirme que le virus circule davantage dans les lieux clos et pendant les repas

Depuis les années 1960, les Français sortent bien plus déjeuner ou dîner dans les restaurants ou les snacks - Bertrand Guay - AFP
Les regroupements dans les espaces clos sans aération restent le principal vecteur de propagation du Covid-19. Ce constat de l'étude ComCor menée par l'Institut Pasteur confirme ses premiers résultats publiés en décembre dernier. Après cette parution, les scientifiques ont poursuivi leurs recherches sur les lieux et les circonstances de contamination en étendant leur panel d'étude à 77.208 participants (contre 30.330 intialement).
"L’analyse de plus de 10.000 contacts uniques extra-domiciliaires à l’origine d’une infection montre que ce contact a eu lieu à l’intérieur, fenêtres fermées, dans 80% des cas ; à l’intérieur, fenêtres ouvertes, dans 15% des cas ; et à l’extérieur dans 5% des cas", observent les chercheurs.
"Sur-risque d'infection" avec un enfant scolarisé
Il apparaît par ailleurs que dans 45% des cas, la personne testée positive à la maladie infectieuse connaît celle qui l'a contaminée et 18% suspectent un évènement particulier. Concernant les contagions apparues au sein du foyer, il s’agit avant tout d'un passage du virus dans le couple.
Mais "cette proportion a diminué avec le temps (de 64% en octobre à 55% en janvier), tandis que la contamination par les enfants augmente (de 24% en octobre à 33% en janvier)", note l'étude.
En effet, avoir un enfant scolarisé représente un "sur-risque d’infection" pour les adultes, notamment lorsque ces derniers sont gardés par des assistants ou assistantes maternelles (+39%), qu'ils vont au collège (+27%) et au lycée (+29%). A l'extérieur du foyer, les contaminations proviennent encore majoritairement du cercle familial (38%), puis du milieu professionnel (27%), et enfin des amis (19%).
Les repas, accélérateurs de contaminations
Que la contamination ait eu lieu à l'intérieur du foyer ou à l'extérieur, les scientifiques de l'Institut Pasteur tirent une même conclusion: les repas jouent un rôle central dans ces transmissions. La pause méridienne est responsable de 35% des infections au sein de la famille, 42% des contaminations entre amis et, à un moindre degré, 15% des contaminations dans le milieu professionnel.
A la lumière de ces nouvelles constatations, l'Institut Pasteur rappelle l'importance de "bien communiquer sur les risques associés aux rencontres, notamment en milieu fermé sans aération, et sans respect des gestes barrières. Ce sont vraisemblablement les principales sources de transmission du virus".
"S’isoler dès le début des symptômes"
Dans un contexte sanitaire qu'Olivier Véran a qualifié jeudi de "tendu et inquiétant", les scientifiques insistent à nouveau sur la nécessité "de s’isoler immédiatement dès le début des symptômes, et non pas au retour des résultats du test".
"La contagiosité est maximale dans les cinq jours qui suivent le début des symptômes", soulignent-ils.
Enfin, les chercheurs préviennent que les derniers résultats de leur études peuvent être remis en question par l’arrivée des variants anglais, sud-africains et brésiliens en France, "le variant anglais étant environ 50% plus transmissible que le virus traditionnel".