BFMTV
Santé

Covid-19: plus de la moitié des jeunes Français ont déjà eu des pensées suicidaires depuis septembre 2021

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Olivier Douliery / AFP

Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès et de l'Ifop publiée ce jeudi, 62% des 18-24 ans affirment avoir déjà eu des pensées suicidaires depuis septembre 2021, bien plus que les autres catégories d'âge.

La crise sanitaire a mis en lumière le mauvais état de la santé mentale des jeunes Français. Au point que Claire Hédon, Défenseure des droits, demande un plan d'urgence sur le sujet. Car la situation continue d'être préocuppante: selon une étude réalisée par l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, 62% des 18-24 ans ont déjà eu l'intention de se suicider depuis septembre 2021.

La très longue étude, publiée ce jeudi, indique que ce taux n'est que de 12% pour les 25-34 ans, qui pour la plupart n'ont pas connu de confinement pendant leurs premières années d'études. En revanche, un 35-49 ans sur deux a déjà eu des pensées suicidaires, selon l'Ifop.

Dans la population totale, 34% des Français affirment avoir déjà eu l'intention de se suicider. La Fondation Jean-Jaurès note une "prédominance masculine."

"On peut confirmer que la crise liée à la Covid-19 a largement fragilisé les jeunes, et en particulier les jeunes hommes dont les pensées suicidaires ont atteint des proportions jusque-là inégalées", écrit Michel Debout, professeur émérite de médecine légale, psychiatre, spécialiste du suicide.

Plus haut taux d'Europe chez les 18-24 ans

Dans le reste de l'Europe, la situation est parfois similaire pour les jeunes. Le taux de jeunes ayant déjà eu l'intention de se suicider depuis septembre 2021 est proche du taux français en Pologne (55%) et en Irlande (54%).

Il est en revanche bien plus faible en Espagne (43%), en Allemagne (46%) et surtout en Suède, où 25% des 18-24 ans disent avoir eu des pensées suicidaires ces neuf derniers mois.

L'étude relève aussi que la France est en tête des pays européens pour le risque de passage à l’acte suicidaire, Michel Debout qualifiant les données de "préoccupantes."

Ariel Guez