Covid-19: le poids de plus en plus lourd des non-vaccinés dans les services de réanimation

Un pic est atteint, mais l'hôpital reste sous tension. Alors que le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 semble se tasser en France ces derniers jours, l'afflux de malades à l'hôpital n'en finit plus d'augmenter. Ce mercredi, ils étaient 1453 patients de plus en soins intensifs, un chiffre qui, de par le délai qui existe entre les contaminations et les hospitalisations, devrait continuer à grimper.
Regrets des non-vaccinés
Parmi eux, Karim, frappé par une forme grave du virus, et qui depuis plusieurs jours est sous observation dans une chambre de l’hôpital André Grégoire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Âgé de 48 ans, il a refusé depuis de longs mois de se faire vacciner, et se retrouve maintenant sous débit maximum d'oxygène.
"Si je m’en sors, il faut que j’aille me faire vacciner. Toutes ces conneries là qu’on entend, YouTube, la théorie du complot, toutes ces conneries là… Il faut vraiment gommer ça", promet-il auprès de la caméra de BFMTV. Au Parisien, ce quinquagénaire explique que "personne n'est vacciné chez moi. C'est la peur du vaccin avec tout ce qu’on entend, comme quoi il peut y avoir des répercussions derrière."
Auprès du quotidien francilien, la médecin Olivia Sestier indique que Karim, qui a "des gros besoins en oxygène", pourrait être intubé si son état se dégradait. Un cas malheureusement fréquent dans des services de réanimation où 90% des malades Covid n'ont pas été vaccinés.
Même situation au CHU de Nice, ou un homme en réanimation depuis une dizaine de jours estime que la vaccination "aurait pu atténuer un petit peu" sa condition.
"On n'a pas tant que ça de personnes âgées parce que je pense qu'ils ont été très sensibilisés, mais des gens entre 40 et 50 ans, je suis très surprise", analyse Sylvie Gleize, aide-soignante en réanimation médicale.
Saturation et tristesse
Seulement, comme l'a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi, la tension hospitalière devrait s'intensifier dans les jours à venir puisque le chiffre de 4000 personnes admises en réanimation devrait être atteint d'ici la fin de l'année. Une surcharge de travail intense pour ces services, qui travaillent déjà en flux tendu.
"On est dans un système qui est extrêmement tendu. C’est sûr que si on a un afflux massif de patients pendant les vacances scolaires, ça va être très très difficile", explique à BFMTV le professeur Jean Dellamonica, professeur de médecine au service de réanimation du CHU de Nice.
"On a été détaché de nos occupations habituelles, on a beaucoup de peine, beaucoup de difficultés à être au complet tous les jours sur ce genre de service", ajoute de son côté Fernanda, infirmière détachée en service de réanimation.
A date, 2792 patients Covid sont actuellement en soins critiques, soit une hausse de 24% en l'espace d'une semaine.