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Covid-19: l'épidémie repart-elle dans le Grand Est?

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Dans plusieurs régions françaises, le niveau des contaminations au coronavirus stagne, voire augmente. Une situation qui inquiète localement.

Lors de sa conférence de presse de ce mardi, Jérôme Salomon a averti. Selon les propos du Directeur général de la Santé, "le niveau des contaminations quotidiennes ne baisse plus en France" et, de fait, le pays fait "toujours face à un risque élevé de rebond épidémique".

Si certaines régions semblent plus préservées que d'autres, ce n'est toutefois pas le cas de plusieurs zones du territoire. Lors de sa prise de parole, ce même Jérôme Salomon a pointé "le Grand Est et l'Occitanie", où "une tendance légèrement ascendante" est constatée.

Le cas des Ardennes et de la Moselle

Invité ce mardi matin sur l'antenne de BFMTV, le président de la région, Jean Rottner, a fait le point sur la situation. Pour l'élu LR, également médecin urgentiste, deux zones en particulier sont particulièrement touchées par ce rebond: "les Ardennes et le Nord de la Moselle, où il y a un effet de plateau, où les chiffres ne descendent pas".

Dans les Ardennes, 190,2 nouveaux cas pour 100.000 habitants ont été recensés sur les sept derniers jours, selon les données de Santé publique France. Il s'agit du deuxième taux le plus élévé en France, derrière les Hautes-Pyrénées, et il ne décroît plus nettement. 172 patients Covid-19 sont actuellement hospitalisés dans le département et la tendance est à la hausse ces derniers jours sur cet indicateur.

Face à cette situation, le président d'Ardenne Métropole, Boris Ravignon, a assuré que des campagnes massives de dépistage auraient lieu dans les jours à venir dans le département, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne.

En Moselle, le taux d'indicence est également élevé, à 136,2, et 474 personnes sont actuellement hospitalisées - des indicateurs qui stagnent ces derniers jours.

L'incidence des zones frontalières

Selon Jean Rottner, le froid n'est que l'une des multiples raisons qui peuvent expliquer cette reprise dans le Grand Est. Pour lui, il est également important d'observer les mouvements de population dans cette zone transfrontalière.

"Les mouvements de population se font. J’ai lu un article qui montrait que du côté allemand, les autorités voient une indiscipline de leurs concitoyens à ce sujet. Côté suisse, il y a une dynamique positive de la maladie par les gens qui travaillent de part et d’autre de la frontière. En Lorraine, 90.000 personnes vont travailler au Luxembourg, et 30.000 Alsaciens vont en Suisse, c’est quotidien et nécessaire", analyse-t-il.

Chef de service des urgences du CHR de Metz-Thionville et président de SAMU et Urgences de France, François Braun estime lui que pour l'heure, "nous sommes dans une phase descendante comme tout le pays". Mais il estime lui aussi que les régions frontalières sont les plus sensibles.

Il y a quelques zones ou le virus est très présent. Les Ardennes ont un taux de contamination important, le nord de la Moselle aussi, au niveau de la frontière avec le Luxembourg. C’est moindre qu’il y a quelques semaines. (...) J’ai des interrogations sur la proximité de la frontière, c’est difficile à évaluer. On avait calculé lors de la première vague que la concentration était plus importante le long de la frontière", ajoute-t-il.

"On risque d’avoir un rebond mi-janvier"

Afin d'inverser cette situation, Jean Rottner estime qu'il n'est pas nécessaire d'aller plus loin dans les interdictions de déplacements. "Il faut en appeler à la responsabilité. On risque d’avoir un rebond mi-janvier à cause des fêtes. Il faut en appeler à la responsabilité et être humble", a-t-il martelé avant d'appeler ses administrés à la plus grande prudence.

"Il faut redire aux Français que les gestes de distanciation, l’hygiène, seront primordiaux, même avec le vaccin. Il faut porter le masque, utiliser le gel hydroalcoolique. Il faudra être patient", conclut-il.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV