Covid-19: avant Johnson, ces autres personnalités politiques qui n'ont pas respecté les restrictions

Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une conférence de presse à Londres le 8 décembre 2021. - Adrian DENNIS © 2019 AFP
Boris Johnson a reconnu ce mercredi devant les députés sa présence à une fête à Downing Street en 2020, en plein confinement, fête à laquelle étaient conviés une centaine d'employés du cabinet, alors que les Britanniques n'étaient autorisés à rencontrer qu'une seule autre personne à l'extérieur. Malgré des "excuses", les appels à sa démission se sont depuis multipliés.
En deux ans de pandémie et presque tout autant de mesures de restrictions sanitaires, plusieurs responsables politiques à travers le monde ont été surpris en train d'outreprasser les règles qu'ils avaient eux-mêmes mises en place. Tour d'horizon.
· Grande-Bretagne: le gouvernement Johnson épinglé
Avant lui, l'entourage de Boris Johnson a été épinglé à plusieurs reprises pour non-respect des mesures sanitaires. En plein confinement, son conseiller Dominic Cummings s'était rendu chez ses parents, à 400 kilomètres de Londres, en justifiant qu'il craignait d'être contaminé par le virus et cherchait une solution de garde pour son enfant. Une situation similaire avait entraîné la démission de Robert Jenrick, ministre du Logement, en avril 2020.
Mais ce n'est pas tout. En juin 2021, un scandale politico-sentimental résonne outre-Manche. Des images de vidéosurveillance montrent le ministre de la Santé britannique embrasser une conseillère au mépris des restrictions sanitaires, et font scandale.
Matt Hancock, alors au coeur de l'action gouvernementale contre la pandémie, démissionne, reconnaissant avoir enfreint les règles anti-Covid qu'il appelait régulièrement les Britanniques à respecter.
· Irlande du Nord: des funérailles controversées
De l'autre côté de la mer d'Irlande, à Belfast, la vice-première ministre nord-irlandaise, l'indépendantiste Michelle O'Neill, avait participé en juillet 2020 aux funérailles d'une ancienne figure de proue de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), en dépit des règles en vigueur.
Quelque 1800 personnes s'étaient rassemblées pour rendre un dernier hommage à Bobby Storey. La décision de la justice de ne pas poursuivre Michelle O'Neill et les autres participants avait par ailleurs déclenché une vague de violences dans la province.
· Irlande: golf et dîner de gala
Quelques kilomètres plus au sud, en Irlande, un dîner de gala, organisé en violation des règles sanitaires, a déclenché une tempête sur la classe politique locale. Ce repas, organisé pour les 50 ans du club de golf du Parlement irlandais avec plus de 80 invités, a eu lieu le 19 août 2020, au lendemain de l'interdiction des réunions de plus de six personnes en intérieur.
Après le ministre de l'Agriculture Dara Calleary et le vice-président du Sénat, Jerry Buttimer, le commissaire européen au Commerce, Phil Hogan, avait démissionné le 26 août 2020.
· Finlande: la fièvre du samedi soir
La fièvre (ou le Covid) du samedi soir pour Sanna Marin, la Première ministre finlandaise. Au début du mois de décembre 2021, la cheffe du gouvernement a été vue en boîte de nuit à Helsinki alors qu'elle était cas contact, après le test positif de son ministre des Affaires étrangères.
Sanna Marin, 36 ans, s'était alors excusée et avait expliqué qu'elle avait laissé son téléphone professionnel à son domicile, où lui avaient été envoyés deux SMS lui indiquant de s'isoler.
Le roi Willem-Alexander s'était retrouvé sous le feu des critiques en juin 2021 pour n'avoir pas respecté les règles de distanciation sociale en vigueur aux Pays-Bas et serré les mains d'habitants locaux, alors qu'il visitait une rue de La Haye.
Ce n'était pas une première: en août 2020, une photo diffusée sur les réseaux sociaux avait montré le couple royal posant avec un restaurateur grec sur l'île de Milos, sans porter de masque dans un espace clos.
Mais la famille royale avait commis une erreur de jugement bien plus grave encore, selon les observateurs, lorsqu'elle s'était à nouveau rendue en Grèce pour y passer des vacances en octobre 2020, alors que le pays avait décrété un confinement partiel.
· Argentine: un anniversaire présidentiel sous enquête
La diffusion en août 2021 d'une photo du président argentin Alberto Fernandez en train de fêter avec une dizaine d'invités l'anniversaire de son épouse, en juillet 2020, alors que tous les rassemblements étaient alors interdits, a suscité une vague de mécontentement dans le pays. Une enquête a été ouverte.
· Etats-Unis: repas étoilé et coupe de cheveux
En novembre 2020, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, était épinglé pour avoir participé à un repas dans un restaurant trois étoiles proche de San Francisco, ignorant éhontément les consignes sanitaires de lutte contre le Covid qu'il martelait à longueur de journée.
Deux mois plus tôt, Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, avait fait la une des médias, à la suite d'une vidéo la montrant dans un salon de coiffure, sans masque, alors que seules les coupes en extérieur étaient autorisées dans l'Etat.
· Nouvelle-Zélande: un tour de vélo qui coûte cher
La Nouvelle-Zélande est réputée pour sa politique très stricte et rigoureuse dans sa gestion de la pandémie. Pourtant, les personnalités politiques n'y sont pas immunisées contre les scandales.
En avril 2020, lors du tout premier week-end de confinement dans le pays, le ministre de la Santé David Clark avait été épinglé pour avoir effectué un trajet de 20 km pour se rendre à la mer en famille et pour avoir fait du vélo en montagne, au mépris des règles sanitaires qu’il avait lui-même édictées.
"J’ai été un idiot, les gens m’en voudront et c’est bien normal", avait-il déclaré dans un communiqué. Il avait présenté sa démission à la Première ministre Jacinda Ardern qui, dans un premier temps, l'avait rétrogradé avant d’officialiser son départ le 2 juillet 2020.