Covid-19: atteint d'une tumeur au cerveau, son opération est déprogrammée pour la troisième fois

"Je ne suis en colère contre personne". Tristan Raymond, 21 ans, atteint d'une tumeur du cerveau radio-induite, a vu son opération être déprogrammée pour la troisième fois. En cause, la cinquième vague de Covid-19 qui a poussé à déclencher le plan blanc dans les hôpitaux. Face à l'afflux de patients dans les services, il est alors possible de déprogrammer des interventions non urgentes.
Alors prévue le 14 décembre, Tristan a appris quatre jours avant que son opération aura finalement lieu le 11 février prochain, aux Hospices Civils de Lyon. "On m'a annoncé la nouvelle le 10 décembre, m'expliquant qu'il n'y aurait pas de créneaux avant", explique-t-il au micro de BFMTV.
En effet, face à la recrudescence des cas de Covid-19 sur le territoire, les places en réanimation se font rares et, dans le cas où Tristan aurait besoin d'un lit après son opération, cette dernière n'est plus envisageable. Mais le jeune homme entend rester calme et serein.
"Il faut que les gens prennent conscience de ce qu'implique leur choix"
"Je ne suis en colère contre personne, certainement pas contre les soignants en tout cas. On est toujours en colère quand on nous annonce ce genre de choses mais c'est plutôt une colère contre les événements que contre des personnes", explique Tristan Raymond.
Tristan ne veut accuser personne et ne rentrer dans aucune polémique. Toutefois, la majorité des personnes qui occupent les lits de réanimations de nombreux hôpitaux sont des personnes non-vaccinées. "Il faut que les gens prennent conscience de ce qu'implique leur choix et de quel impact ça a sur l'hôpital français", regrette le jeune homme de 21 ans.
"Il veut juste sa place à lui"
Face à l'arrivée fulgurante du contagieux variant Omicron, difficile pour Tristan et sa famille d'être serein pour le maintien de son opération en février, qui pourrait donc connaître une quatrième déprogrammation. "J'essaie de rester le plus serein possible mais je suis forcément un petit peu déçu et j'ai un peu peur que ça soit encore déprogrammé", reconnaît-il.
En attendant, le jeune homme continuera à passer des IRM de contrôle. "Il y a toujours une petite peur à l'intérieur [que sa santé se dégrade] mais selon mon neurochirurgien, au vu de l'évolution de la tumeur, il n'y a a priori pas plus de risques que si j'avais été opéré le 14 décembre", relativise Tristan Raymond.
"Il ne veut pas prendre la place de quelqu'un il veut juste sa place à lui", conclut Cathy Raymond Donguy, la mère de Tristan, interrogée au micro de RMC. "Tristan a juste envie de reprendre sa vie, il a envie qu'on l'opère (...). Il est très fatigué, moralement il tient, mais physiquement c'est beaucoup plus compliqué".