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Cours à distance pour les non-vaccinés en cas de Covid: la FCPE dénonce une "école à deux vitesses"

Des élèves ont revêtu un masque dans un collège à Vincennes (Val-de-Marne), le 1er septembre 2020 (photo d'illustration)

Des élèves ont revêtu un masque dans un collège à Vincennes (Val-de-Marne), le 1er septembre 2020 (photo d'illustration) - Martin BUREAU © 2019 AFP

L'administratrice nationale de la FCPE Nageate Belahcen estime que les enfants non-vaccinés à la rentrée "vont subir une stigmatisation et une éviction des classes" avec la décision prise par Jean-Michel Blanquer d'imposer les cours à distance pour les élèves non-vaccinés si un cas de Covid est détecté dans une classe.

"Une stigmatisation et une éviction des classes". La FCPE, l'association des parents d'élèves, a dénoncé ce mercredi la décision prise par le ministère de l'Éducation d'imposer les cours à distance pour les collégiens et lycéens non-vaccinés lorsqu'un cas de Covid est détecté dans leur classe.

"Il va y avoir un impact encore plus important de cette pandémie sur les élèves, puisqu’on stigmatise une partie d'entre eux, alors qu'ils dépendent du choix de leurs parents", réagit l'administratrice nationale de la FCPE Nageate Belahcen sur France Info, "on est en train de leur dire qu'ils n'auront pas les mêmes droits que les élèves qui seront vaccinés. C'est quand même assez fort comme message. Ce n’est pas du tout ce qu’on attendait du ministère.

Jean-Michel Blanquer a annoncé ce mercredi que seuls les collégiens et lycéens non vaccinés devront suivre les cours à distance si un cas de Covid est détecté dans leur classe à partir de la rentrée. Les classes d'école primaire fermeront quant à elles dès le premier cas détecté.

"On va créer plus d'inégalités"

Également invitée à réagir sur BFMTV, Nageate Belahcen a estimé que cela revenait à établir "une école à deux vitesses, une école des vaccinés et des non-vaccinés."

"Ce qu'on lit entre les lignes, c'est que si les parents refusent de faire vacciner leurs enfants, finalement leurs enfants vont subir une stigmatisation et une éviction des classes", a déploré sur notre antenne la co-présidente de la FCPE, "on va créer plus d'inégalités."

Le SNES-FSU, syndicat des enseignants de second degré, a également dénoncé "une solution qui semble assez déconnectée de la réalité" et qui pose de sérieux soucis logistiques pour les établissements scolaires.

"On sait qu'en 6e, un certain nombre d'élèves ont moins de 12 ans. Or, ils ne sont pas éligibles à la vaccination. Qu'est-ce qu'on va faire pour le niveau 6e?", s'interroge Sophie Vénétitay chez nos confrères de France Info, "on sait aussi que les 12-16 ans sont la tranche d'âge qui a commencé la vaccination le plus tard. Le ministère nous disait la semaine dernière que 20% des 12-16 ans avaient commencé leur vaccination, et on ne sait pas où on en sera au mois de septembre."

Pour le gouvernement, "l'école à deux vitesses, ce serait de fermer les écoles"

La secrétaire d'État Sarah El Haïry a estimé ce mercredi matin sur BFMTV que "l'école à deux vitesses, ce serait de fermer les écoles" et invité les parents d'élèves à faire vacciner leurs enfants.

"Il n’y a pas de raison de faire payer à ceux qui se sont fait vacciner, de prendre le risque de faire fermer ces classes", a ajouté la membre du gouvernement, "s'il y a un cas de Covid dans la classe, l'enseignement continuera (pour les non vaccinés, NDLR) [...] mais il se passera à distance."
Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV