Coronavirus: des professionnels de santé craignent une pénurie de gants

Un chirurgien enfile des gants avant d'opérer un patient, à Paris le 1er novembre 2003 - MARTIN BUREAU, AFP/Archives
Masques, médicaments, surblouses... Si au plus fort de la crise sanitaire, en avril dernier, les professionnels de santé se plaignaient du manque de matériel dans les hôpitaux, Olivier Véran s'est voulu rassurant, mercredi soir, sur le plateau de France 2. La France a acheté "4 milliards de masques" et s'est procurée "massivement les médicaments nécessaires pour être capables d'accueillir 30.000 malades en réanimation", a-t-il affirmé.
À la fin de sa réponse, le ministre de la Santé a tout de même reconnu une "tension sur les gants" et indiqué avoir passé "une commande de 400 millions de gants à la fin du mois de juillet" attendue "dans les prochains jours".
Si ce matériel n'est pas encore en pénurie, les professionnels de santé sont de plus en plus nombreux à déclarer à avoir du mal à s'en procurer, que les gants soient en latex, en nitrile ou en vinyle.
Des prix en hausse
La situation concerne les infirmiers libéraux depuis mai et toute la profession depuis plus récemment, selon le Dr Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes, auprès de La Croix. "Nous avons des stocks jusqu’en octobre puis plus rien", souligne-t-il.
"Nous ne trouvons plus aucun gant en vinyle, les fournisseurs n’en ont plus. Quant aux gants en nitrile, les stocks sont très réduits donc nos revendeurs rationnent les quantités et augmentent leurs prix", se désole Antoinette Tranchida, présidente de l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux, auprès de La Croix.
Le prix d'une boîte de gants est passé de 3 euros avant la crise sanitaire à près de 20 euros, "sur des sites officiels de matériel médical", indique-t-elle. "On ne peut pas se permettre de dépenser 500 euros par mois pour des gants", déplore-t-elle.
Même son de cloche du côte du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux, qui souhaite, conjointement avec l'autre organisation syndicale, demander à l'Etat d'encadrer le prix des équipements de protection individuelle, selon le quotidien.
Une forte demande
La pénurie s'explique en partie parce que les deux principaux fabricants de masques, en Malaisie et en Chine, font face à des contraintes liées au Covid-19 mais sont également assaillis de très nombreuses demandes.
Pour Antoine Chonion, directeur de Robé Médical, un site de vente en ligne de matériel médical auprès des professionels, interrogé par RTL, le marché des gants devrait retrouver une situation normale d'ici deux à trois mois.