Coronavirus: les autorités s'inquiètent de la baisse du nombre de cas contacts identifiés

Les Français semblent peu enclins à utiliser une application de tracing pour lutter contre la pandémie de coronavirus - Catherine Lai
Face à la hausse importante du nombre de cas de coronavirus au sein de la population française, les autorités sanitaires font part de leur inquiétude, car de moins en moins de personnes semblent lister leurs cas contacts.
Pendant la semaine du 17 août, "la moyenne du nombre de personnes-contacts à risque continuait de diminuer et était de 2,4 contacts par cas", soulève Santé Publique France dans son dernier bilan épidémiologique, rappelant que ce chiffre s'élevait à 4.5 à la mi-juillet.
"Renforcer la stratégie 'Tester-Tracer-Isoler'"
L'institut de santé publique encourage donc les Français, tout comme le ministre de la Santé Olivier Véran jeudi, à télécharger l'application de traçage de contacts et à respecter le processus de tracage des personnes avec lesquelles ils ont pu être en contact avant ou au moment de leur contamination.
"Afin de ralentir la progression du virus SARS-COV-2 dans la population, il est important de renforcer l’application de la stratégie 'Tester-Tracer-Isoler'", rappelaient encore ce jeudi les autorités sanitaires.
"La diminution du nombre moyen de personnes-contacts par cas fait craindre qu’une part de ces personnes ne soient plus identifiées, ce qui est problématique pour l’efficacité et l’impact du contact tracing sur la transmission du virus dans le contexte d’une forte augmentation de l’incidence", note Santé publique France dans son point épidémiologique daté du jeudi 27 août.
Des cas contacts injoignables pendant les vacances
Santé Publique France souligne aussi que "le nombre de cas et de personnes contacts à risque a augmenté depuis le mois de juin", selon les données collectées par la Cnam. Or paradoxalement, "cette augmentation de l’activité de contact-tracing s’accompagne d’une diminution du nombre de contacts à risque identifiés par cas".
"La diminution de la proportion des cas et des contacts à risque suivis pourrait traduire la difficulté à joindre les personnes dans un contexte de vacances estivales", selon Santé Publique France, qui explique également que "des cas et des contacts peuvent être identifiés et investigués dans des régions différentes, en particulier durant la période des vacances".
"L’évolution de ce paramètre avec la reprise du travail et la rentrée scolaire est à suivre de près", met en garde l'institut de santé publique, à quelques jours de la rentrée scolaire.
L'Agence nationale ajoute que "des investigations sont en cours" afin d'évaluer "les causes possibles" de ce phénomène. Elle rappelle que "le contact tracing associé à l’isolement des cas et la quarantaine des personnes-contacts à risque" est "l'un des principaux piliers du contrôle de l’épidémie".
Un impératif: réduire les délais de dépistage
L'agence préconise une réduction "des délais de dépistage et de mise en isolement des cas et de leurs contacts pour une meilleure efficacité de cette stratégie". "Dans l’attente des résultats, les personnes doivent s’isoler et réduire leurs échanges avec les autres au strict minimum", ajoute-t-elle.
Lors de sa conférence de presse jeudi, le Premier ministre Jean Castex avait reconnu que "l'application StopCovid n'avait pas obtenu les résultats espérés" dans la lutte contre le coronavirus.
Initialement, StopCovid devait permettre à ses utilisateurs d'être prévenus s'ils ont croisé récemment, à moins d'un mètre et pendant plus de 15 minutes, un autre utilisateur qui s'est découvert contaminé par le coronavirus responsable du Covid-19. Or selon un récent décompte de la Direction général de la santé (DGS), StopCovid a été téléchargée 2,3 millions de fois et quelque 1500 personnes seulement ont signalé un diagnostic positif.