Coronavirus: comment le Cap d’Agde est-il devenu un nouveau foyer épidémique

Un couple de touristes passe devant le village naturiste du Cap d'Agde - Dominique Faget - AFP
Les voyants passent peu à peu au rouge dans l'Hérault. Jeudi soir, l'Agence régionale de santé (ARS) a placé l'ensemble du département en niveau "élevé" de vulnérabilité en raison d'un taux d'incidence en hausse du coronavirus, tandis que la préfecture prépare déjà un durcissement des mesures sanitaires à l'échelle locale. A Montpellier déjà, le port du masque est imposé à tous dans le centre-ville, une mesure décriée, notamment par un père de famille qui a décidé de mener une action en justice contre cet arrêt.
"Point de vigilance absolu"
Particulièrement surveillée par les autorités sanitaires, la station balnéaire du Cap d'Agde, très appréciée des touristes en période estivale, et qui est en passe de devenir un important "cluster" sur le territoire. Comme le souligne France 3 Régions, une centaine de cas positifs ont été repérés sur le camp naturiste, pour lequel la zone est réputée.
"C'est une situation compliquée pour beaucoup de raisons. Cela a nécessité des mesures prises par le préfet et l’ARS de manière rapide. Il y a un brassage de populations qui est important, qui vient d’horizons divers, avec certains endroits au Cap d’Agde où le respect des gestes barrière n’est pas la règle et où un certain nombre de diagnostics ont été faits. C’est un point de vigilance absolu, c’est parfois compliqué de faire du contact tracing, c’est-à-dire de retrouver toutes les personnes contacts pour différents motifs", a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran, lors d'une prise de parole en fin de matinée ce vendredi.
Alors pour parer à l'urgence sanitaire et circonscrire l'étendue de ce nouveau foyer épidémique, l'ARS a déployé un drive-test a l'entrée du camp afin que les vacanciers puissent se faire dépister facilement. Une opération qui a été répétée plusieurs fois cette dernière semaine et qui semble porter ses fruits, après la contamination initiale de deux salariés d'un hôtel de haut standing sur le site.
"Le personnel se fait dépister, il y a un suivi aussi de la part de l’ARS. Nous avons eu le cas avec une résidence de tourisme où nous avons eu les premiers cas, il y a 15 jours, où l’ensemble du personnel de l’établissement a été mis en quatorzaine", assure le directeur du village naturiste auprès de l'antenne régionale du média national.
Des nouvelles opérations de dépistage sont appelées à se répéter dans les jours à venir.
Masques imposés
Si la situation du Cap d'Agde inquiète tant, c'est, comme l'a précisé Olivier Véran, en raison d'un fort brassage de populations qui s'est rendu sur place ces dernières semaines. En moyenne, 250.000 personnes viennent dans le camp naturiste à l'année, dont 35.000 à 40.000 individus pour le plus fort de cette saison estivale. Pour autant, Olivier Véran l'a assuré, "des mesures très strictes ont été mises en place au delà de la région du cap d’Agde, dans toute l’Occitanie."
Reste que, dans un camp naturiste d'une telle envergure, le respect des gestes barrière est tout sauf une évidence. "Le soir, on est tous collés les uns aux autres. C'est un lieu de rencontre, on n'y va pas pour jouer aux cartes", explique un touriste, toujours au micro de France 3 Régions.
Dès mardi, le masque a de fait été décrété comme obligatoire sur l'ensemble des plages naturistes ainsi que dans les principales artères de la station balnéaire.
En attendant que de nouvelles opérations de dépistage ne soient effectuées, quatre bars et lieux festifs ont été fermés sur la zone.