Contamination au cadmium dans le pain: des dépistages seront remboursés "à l'automne en ville"

Des pains de la boulangerie Louboulbil vendus sur un étal du marché de Valence d'Agen, le 10 décembre 2024. Photo d'illustration - Valentine CHAPUIS © 2019 AFP
Des dépistages du cadmium, auquel les Français sont fortement contaminés en mangeant des céréales ou du pain du fait de l'utilisation des engrais phosphatés en agriculture, seront remboursés "à l'automne en médecine de ville", a annoncé ce mardi 11 juin le ministre chargé de la Santé.
Le 5 juin, les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins Libéraux (URPS) avaient dénoncé "une explosion de la contamination des jeunes enfants" en France à ce métal toxique, "omniprésent dans notre environnement" en raison de l'épandage d'engrais phosphatés, qui s'accumule dans l'organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer notamment.
Le cadre du remboursement défini cette année
Ces professionnels ont "fait remonter l'intérêt d'un dépistage" de cette substance ciblant les patients à risque, a rappelé Yannick Neuder, interrogé à l'Assemblée nationale par la députée écologiste Sandrine Rousseau.
"Ce dépistage est remboursé à l'hôpital et il le sera à l'automne en médecine de ville", a-t-il déclaré.
Selon le ministère, "les travaux sur le remboursement des tests de dépistage du cadmium pour les personnes à risque, et le cadre de ce remboursement, sont en cours avec l'objectif d'avoir défini" ce périmètre d'ici la fin 2025.
Quant à la recommandation émise en 2021 par l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement (Anses) de ne pas dépasser les 20 mg de cadmium par kg d'engrais phosphatés, Yannick Neuder a affirmé qu'il sera "particulièrement vigilant sur l'arrêté que doit prendre le ministère de l'Agriculture sur ce sujet, comme l'ont fait d'autres pays, comme la Finlande, la Pologne ou la Roumanie".
D'une ampleur inédite, l'enquête de santé publique Albane, dont le lancement a été annoncé mardi, doit scruter la santé de la population française (alimentation, activité physique...) et notamment son exposition à des substances telles que pesticides, bisphénols, phtalates et cadmium.