Coeur Carmat: un cinquième patient implanté est mort

Coeur Carmat - BFMTV
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a confirmé mercredi avoir demandé à Carmat de suspendre toutes les implantations de sa prothèse cardiaque après la mort d'un cinquième patient porteur, révélé par Europe 1.
La prothèse "pas impliquée" selon Carmat
"Quand on a eu connaissance de ce décès, on a demandé à l'entreprise de suspendre toutes les implantations de coeur chez des patients", a ajouté l'ANSM, précisant que l'Agence avait eu l'information en octobre. "On a demandé à Carmat de nous apporter des informations sur les causes du décès", a précisé la porte-parole. Carmat a assuré de son côté que la prothèse n'est pas impliquée, dans un communiqué.
Selon Europe 1, le patient avait été transplanté environ un mois et demi avant sa mort, à Nantes, et était le premier à recevoir ce coeur artificiel dans le cadre d'une deuxième phase de tests qui doit concerner vingt patients à travers l'Europe.
Désormais, "nous attendons les résultats des investigations qui sont conduites pour savoir si le coeur est en cause ou non dans la survenue de ce décès" et avant d'"éventuellement réautoriser de nouvelles implantations", a expliqué l'agence.
Carmat avait annoncé fin janvier le décès d'un quatrième patient et la fin de son essai clinique de faisabilité, devant laisser place à une étude plus large.
Des décès aux causes diverses
Le premier patient greffé en décembre 2013, avec le coeur bioprothétique de Carmat était décédé 74 jours après l'opération menée à Paris, à l'âge de 76 ans. Le 2e, âgé de 69 ans, était mort en mai 2015, neuf mois après avoir été greffé à Nantes en 2014 et quatre mois après être rentré chez lui. Ces deux décès avaient été causés par une "micro-fuite de la zone sang vers le liquide d'actionnement de la prothèse", ayant engendré une "perturbation de l'électronique de pilotage des moteurs" du coeur artificiel, selon les analyses de Carmat.
Le 3e patient est subitement mort d'un arrêt respiratoire le 18 décembre 2015. La prothèse, "en parfait état de marche", n'était pas impliquée dans sa mort, liée à une insuffisance rénale chronique, selon Carmat. Cet homme de 74 ans était rentré à son domicile fin août, après avoir été greffé du coeur artificiel le 8 avril 2015 à Strasbourg.
Le 4e patient, âge de 58 ans, implanté à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, le 22 décembre 2015, était décédé de complications médicales, liées à son état critique pré et post opératoire, indiquait en janvier 2016 Carmat, précisant que la prothèse n'était pas impliquée dans son décès.