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Coeur artificiel: le chirurgien évoque "une avancée spectaculaire"

Le professeur Christian Latrémouille, qui a greffé le premier coeur artificiel de Carmat.

Le professeur Christian Latrémouille, qui a greffé le premier coeur artificiel de Carmat. - -

La société française Carmat, qui produit cet organe, a mis en garde contre toute conclusion hâtive après le décès dimanche du premier patient greffé, 75 jours après son opération.

La mort du premier patient greffé avec le coeur artificiel de Carmat, dimanche, ne coupera pas le souffle de la société française qui produit cet organe. Mardi, Carmat a indiqué son intention de maintenir son programme d'essais, et mis en garde contre toute conclusion hâtive après le décès du patient.

C'est lundi que l'hôpital européen Georges-Pompidou, où s'était produit cette première médicale, a annoncé la mort du premier homme à avoir été greffé avec ce coeur artificiel. La prouesse s'était produite le 18 décembre dans cet hôpital parisien, le patient de 76 ans est mort le 2 mars. Il aura vécu 75 jours après l'implantation de son nouveau coeur.

"Le coeur a parfaitement fonctionné"

Carmat indique néanmoins que la première phase d'essais cliniques sur son coeur artificiel prévoyait comme critère d'évaluation la survie du patient 30 jours après l'implantation. Pour le professeur Christian Latrémouille, qui a opéré le premier patient, le fait que celui-ci ait survécu 75 jours constitue donc "une avancée spectaculaire".

D'autant que le septuagénaire souffrait d'une insuffisance cardiaque terminale et qu'il avait été choisi par Carmat pour n'avoir "pas d'alternative à l'implantation d'un coeur artificiel." "Il avait une durée de vie extrêmement limitée", a rappelé le chirurgien sur le plateau de BFMTV.

Pour lui, pendant ces 75 jours, "le coeur artificiel a parfaitement fonctionné, sur un organisme qui plus est extrêmement fatigué".

Et les premiers résultats de l'autopsie semblent lui donner raison. Ceux-ci révèlent en effet que le corps du patient ne présentait aucun caillot de sang dans son corps, l'un des principaux écueils des greffes de coeur artificiel, indique mardi soir Le Parisien. Or l'homme n'était, selon le quotidien d'Île-de-France, plus sous anticoagulants depuis un mois, indique le magazine.

Le professeur Latrémouille n'est d'ailleurs pas le seul à placer "un grand espoir" dans le coeur de Carmat. "Aujourd'hui, on manque d'organes. A l'avenir, la solution sera d'avoir des organes artificiels", a renchéri, également sur BFMTV, le professeur Laurent Lantieri, chirurgien spécialiste des greffes à l'hôpital Pompidou. Le praticien ne doute pas que "la prochaine sera une réussite".

Une autre greffe "dans les prochaines semaines"

Et elle ne devrait pas se faire attendre, puisque trois autres patients sans alternative à l'implantation du coeur artificiel doivent recevoir le coeur artificiel de Carmat "dans les prochaines semaines".

Une seconde phase d'essais, avec une vingtaine de malades, est ensuite prévue pour analyser les "aspects qualitatifs d'efficacité de la prothèse". L'objectif sera cette fois la survie des patients à six mois.

Carmat compte ensuite soumettre un dossier pour obtenir le marquage CE, étape essentielle pour la commercialisation. Pour celle-ci, la société a pour objectif "courant 2015".

M. T.