Cœur artificiel: des progrès immenses malgré le décès du premier implanté

Un coeur articficiel Carmat, présenté ici à Vélizy-Villacoublay le 24 septembre 2009. - -
Les médecins ont rendu un hommage fort lundi au premier implanté du cœur artificiel bioprothétique Carmat, décédé dimanche, 75 jours après avoir reçu cette prothèse. Ils soulignent "l'importance des premiers enseignements" qu'ils ont pu tirer de cette expérience "concernant la sélection du malade, le suivi postopératoire, le traitement et la prévention des difficultés rencontrées". Le patient, opéré en fin de vie, a considérablement fait avancer la recherche. Grâce à lui, les médecins savent maintenant que cette prothèse cardiaque inédite peut fonctionner chez l'homme.
"Il fallait s'assurer que chez l'homme, on pouvait le mettre en place, ne serait-ce que chirurgicalement" explique Alain Ducardonnet, spécialiste santé de BFMTV. "Ne serait-ce que d'avoir la place dans le thorax du patient, et qu'ensuite ce coeur allait fonctionner, et que l'organisme allait l'accepter. C'est ce qui s'est réalisé, puisque ce cœur a fonctionné correctement pendant deux mois et demi" ajoute-t-il.
Sauver des milliers de vies
D'autres cœurs artificiels existaient avant celui créé par la société Carmat. Plus autonome, moins exposé aux risques de rejet, celui-ci suscite beaucoup plus d'espoirs. Il pourrait avoir les mêmes effets qu'une greffe dans le traitement de l'insuffisance cardiaque.
Selon Stéphane Aubert, chirurgien cardiaque, "comme on ne peut pas faire ces greffes, ce cœur artificiel pourrait sauver la vie de plusieurs milliers de personnes en France, voire dans le monde".
La première phase du protocole prévoyait des essais cliniques sur quatre patients au total. Pour l'instant, aucun de ces essais n'est remis en cause. Les enseignements qui seront éventuellement tirés du premier patient permettront d'améliorer l'efficacité de la prothèse.